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ce mélange, puis ajoutez l’huile & la térébenthine.

La chair cannelée surmonte-t-elle & se trouve-t-elle pincée entre les deux bords de la muraille, amincissez les deux bords avec le boutoir ; rafraîchissez-les depuis la couronne jusqu’à la fin de la seime, coupez même la chair, si elle surmonte beaucoup, & appliquez dessus une tente chargée de térébenthine, ou imbibée de son essence, & proportionnée à la longueur & à la grandeur de l’ouverture ; c’est le vrai moyen d’empêcher que la chair cannelée, ou la chair de la couronne ne surmonte ; mettez ensuite un plumaceau un peu plus large & chargé de térébenthine, & enfin, par dessus celui-ci, un autre plumaceau plus grand qui recouvre une bonne partie du sabot, chargé d’onguent ci-dessus indiqué, dans la vue d’humecter la muraille & le pied ; enveloppez le tout d’un linge, & maintenez l’appareil avec une ligature longue & serrée pour empêcher que la chair cannelée ne surmonte.

Si au bout de quinze jours ou trois semaines la seime continue à jeter de la matière ; c’est une preuve que l’os est carié ; assurez-vous-en par le moyen de la sonde ; si vous sentez l’os, coupez un peu plus de la muraille, afin d’avoir une issue plus grande, ensuite appliquez une pointe de feu, pour emporter la carie. (Voyez. Carie, Feu ou Cautère actuel.)

Pour guérir la seime, parmi les maréchaux de la ville & de la campagne, les uns introduisent dans la fente, des caustiques ; les autres, & c’est le plus grand nombre, mettent trois S de feu, a un pouce de distance les unes des autres, de façon que le milieu de chaque S traverse la fente ; & afin de sonder la seime vers la couronne, ils appliquent un fer rouge en forme de croissant, moitié sur la couronne, moitié sur la corne. Ces deux méthodes sont trop absurdes pour pouvoir les conseiller à nos lecteurs, & nous leur laissons le soin de les réfuter. M. T.


SEL, dénomination générale assignée à toute substance saline. Le caractère des sels est d’être solubles dans l’eau, d’exciter une saveur sur la langue, chacun suivant leur qualité. Ils contiennent tous de l’eau & de la terre. On distingue les sels en fixes & en volatils. Les fixes sont les plus terreux ; les volatils se dissipent & se subliment dans l’air. Il y a des sels volatils acides & des sels volatils alcalis. Tous les sels sont divisés en trois grandes classes ; savoir, celle des acides, des alcalis & des neutres. On ne reviendra pas sur les deux premiers. Leurs articles sont faits. Ainsi, consultez ces mots. On distingue encore ces sels les uns des autres par la forme qu’ils affectent en se cristallisant. Les acieds crystallisent en aiguilles, les alcalis par feuillets ; les neutres en cubes & en rhombe. On entend par un sel neutre le résultat de la réunion d’un sel acide avec un alcali. Ce nouveau sel, si la saturation est exacte, acquiert de nouvelles propriétés, & différentes des deux autres. Il devient purgatif. Le sel marin, par exemple, est un sel neutre, qui n’est pas corrosif ; mais si on sépare son acide de son alcali, & de sa base terreuse, il devient corrosif, & dissout l’or. Tous les acides, en général, tirés des végétaux, impriment sur la langue une sensation pi-