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Il est aisé de conclure, d’après ce qui vient d’être dit, & avant de prononcer sur les effets de l’ergot, qu’il faut examiner les circonstances ; car l’expérience a prouvé, que lorsqu’il étoit parfaitement desséché, il ne faisoit aucun mal. Or, si même le grain le plus sain est nuisible lorsqu’il est frais, le grain vicié & frais doit donc l’être davantage, puisque sa substance intime est altérée, & l’ergot contient & renferme beaucoup plus d’humidité, à cette époque, que tout autre grain ; c’est précisément cette eau de végétation corrompue qui devient si nuisible, & que l’exsiccation fait disparoître.

J’ai insisté sur cet objet afin de détruire un ancien préjuge, presque généralement reçu, parce qu’on n’a pas cherché à connoître la véritable cause du mal ; mais on auroit le plus grand tort de conclure que j’autorise l’usage du grain ergoté. Dans quelque état qu’il soit, il faut le séparer du bon grain, attendu qu’il communique au pain une saveur amère & très-désagréable. D’ailleurs, les débris de ce grain ajoutent au volume du pain, sans augmenter sa partie nutritive. Ils la détériorent, & c’est précisément pourquoi on doit rigoureusement séparer le mauvais du bon grain. — La conservation de la santé dépend presque toujours de la qualité du pain que l’on mange, puisqu’il est la base fondamentale de nos alimens.


SEIME. (Méd. vétérinaire.) Fente, séparation du sabot qui arrive à la muraille du haut en bas, tant aux pieds de devant qu’aux pieds de derrière. (Voyez Pied.)

Les seimes peuvent survenir dans toutes les parties de cette muraille ; celle qui attaque le quartier s’appelle seime quarte, tandis que celle qui se montre en pince, se nomme seime en pied de bœufs.

Elles sont plus ou moins profondes, & commencent toujours à la couronne. On ne doit pas les confondre avec les petites fentes répandues çà & là sur la superficie de la muraille, ces fentes n’étant autre chose qu’une légère aridité de ceinte partie, occasionnée par les coups de rape donnés sur la muraille par le maréchal.

Causes. Les seimes sont dues à la sécheresse de la peau de la couronne & de la muraille : la muraille étant ainsi desséchée & n’ayant plus cette humidité & cette souplesse nécessaires à toutes les parties, elle se crève, se fend, & de là les seimes. En parant trop le pied, ou en le rapant, on ouvre les pores, ou les vaisseaux qui vont porter la lymphe nourricière à la sole & à la muraille, on les expose au contact de l’air, qui enlève l’humidité, & cette espèce de rosée qui nourrit le pied & la muraille ; le pied desséché, se raccourcit, se rétrécit, fait fendre la muraille, & de là la seime.

Curation. La seime est-elle commençante, rafraîchissez seulement les bords de la partie supérieure de cette fente ; allez jusqu’au vif, & mettez-y des plumaceaux chargés de térébenthine. La réunion faite, entretenez le sabot souple, en l’enveloppant d’onguent de pied, dont voici la formule :

Prenez poix blanche, cire jaune, térébenthine, de chaque demi-livre, huile d’olive, sain-doux, de chaque une livre ; faites d’abord fondre la poix, la cire & le sain-doux ; passez,