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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/199

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à avoir, consiste a préparer une terre douce, très-légère, ou bien employer du vieux terreau des couches, & à son défaut, de la terre de saule. La graine très-petite demande à être peu enterrée, & lorsqu’elle est semée, on recouvre le tout avec de la paille hachée menu & en petite quantité, c’est-à-dire, pour qu’elle retienne le coup-d’eau lorsqu’on arrose, & que cette eau ne tape pas trop la terre. On laisse la plante se fortifier sur le lieu même, & lorsqu’elle a acquis un certain nombre de feuilles, on la lève & on la met à demeure dans des pots ou dans les plates-bandes.


SÉNEVÉ. (Voyez Moutarde.)


SEPTIER ou SETIER, certaine mesure de grains, comme de froment, seigle, orge, pois, fèves, &c. cette mesure varie d’un lieu à un autre. L’Assemblée nationale s’est occupée de faire cesser cette bigarrure de poids & mesures, qui est portée à un si haut degré de confusion, qu’il a été impossible jusqu’à ce jour, malgré les perquisitions les plus opiniâtres dans les provinces, & faites par les hommes les plus instruits, d’établir un véritable rapport entre leurs poids & ceux dont on se sert à Paris. On auroit moins raison de se récrier contre cet abus, si dans une province entière, on employoit la même mesure pour les solides, les fluides, & pour l’arpentage des champs ; mais ces mesures varient souvent de deux en deux lieues, & je défie l’homme le plus habile d’établir une concordance seulement pour les poids & mesures du Languedoc. Il est temps qu’un pareil abus cesse. On aura beau dire que ces différentes mesures favorisent le commerce, elles ne favorisent réellement que la friponnerie.

À Paris, le septier se divise en deux mines ; la mine en deux minots ; le minot en trois boisseaux ; le boisseau en quatre quarts ou seize litrons ; & le litron contient, suivant quelques-uns, 36 pouces cubiques. Les 11 septiers font un muid. Le septier d’avoine est double de celui de froment, en sorte qu’il est composé de 24 boisseaux ou deux mines, quoique le muid ne soit que de douze septiers. Il est des endroits où le septier se mesure ras, & dans d’autres on le mesure comble. Tout est arbitraire, & ne part d’aucun point fixe.

D’après cette mesure incertaine, en général, on a fixé dans chaque canton, celle du terrain, & on a désigné par le nom de septerée, l’étendue de terrain qui peut être ensemencé avec le grain contenu dans le septier. Il y a donc en France autant de bigarrure dans les mesures de la superficie du sol, que dans le contenu de la mesure des grains. L’Académie royale des sciences de Paris, qui renferme dans son sein les hommes de France les plus instruits, va s’occuper, d’après les décrets de l’Assemblée nationale, de fixer tous les poids, toutes les mesures contenantes & celle des surfaces, elle rendra ainsi à la nation un service vraiment digne d’elle.

Le septier, en fait de liqueurs, est à Paris la même chose que la chopine ou la moitié de la pinte. Il contient deux demi-septiers, & le demi-septier deux poissons ou coquilles.

Le septier, en matière de jauge, contient huit pintes de liqueur ; 36