Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/222

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tière pour plusieurs jours ; ce qui rend le service moins fréquent & moins gênant.

2°. Les parois du fourneau doivent avoir une bonne épaisseur, au moins un pied, tant pour soutenir la violence du feu resserré, que pour conserver de la chaleur, long-temps après que les matières sont consommées. Sa bouche ou porte n’aura que la grandeur nécessaire pour y introduire facilement les matières combustibles. La motte de tourbe n’a que 8 on 9 pouces de largeur, sur 4 ou 5 d’épaisseur. On emploie rarement du bois de 7 a 8 pouce ; de grosseur, & le volume des autres matières est beaucoup moindre. Ainsi une bouche de 10 à 11 pouces de hauteur, & de 8 ou 9 de largeur, sera assez grande pour le fourneau ci-devant de trois pieds de profondeur, 2 pieds 10 pouces de largeur, & 20 pouces de hauteur. Cette bouche & celle du cendrier sont cintrées & soutenues par un cadre de fer, sur lequel sont montées les portes qu’on ferme lorsque les matières sont consommées, pour conserver la chaleur ; pendant qu’elles sont enflammées, on ouvre plus ou moins celle du cendrier, pour donner plus ou moins d’action au feu ; ou bien on la ferme pour que les matières se consomment moins vite. Les barres de fer de 12 à 13 lignes en carré, qui forment la grille, peuvent être de même longueur que l’âtre du fourneau, & scellées dans le mur, comme figure 3, planche VII, première division ; mais comme le feu, en deux ou trois hivers, arque considérablement & dérange ces barres, on peut former une petite grille de La longueur seulement du cendrier, sur cinq ou six pouces de largeur, & la poser dans une feuillure ménagée dans l’âtre, comme figure 4, deuxième division ; ou figure 2, troisième division. Les barreaux ayant moins de longueur, se courberont & se déjèteront moins ; & on pourra, sans dégrader les murs, enlever cette grille pour la faire réparer. Ordinairement on élève un peu l’âtre du fourneau vers le fond, pour favoriser l’ascension & l’entrée de la fumée & de la chaleur dans le tuyau.

3°. Le fourneau peut être construit, partie hors de la serre, partie dans le mur de la serre, comme fig. 1, première division. Les six ou huit pouces d’épaisseur restant entre le fourneau & l’intérieur de la serre, contractant beaucoup de chaleur, contribuent à réchauffer la serre ; mais il vaut mieux le construire partie dans le mur & partie dans la serre, comme fig. 1, 2, troisième division ; il répandra beaucoup de chaleur dans la serre. On pourra même pratiquer dans le mur, au-dessus de la voûte du fourreau, une niche pour placer un vaisseau plein d’eau pour les arrosemens, comme S. Fig. 1, troisième division.

4°. Le fourneau ne doit point être en plein air, qui feroit consommer trop promptement les matières, & où le vent rendroit inégale l’action du feu ; mais sous un hangard ou tambour fermé, ou sous une galerie large de cinq ou six pieds, comme on le voit figure 2, première & troisième division, régnant le long du mur du Nord, qui n’aura pas besoin de l’épaisseur marquée ci-devant. Sous cette galerie on pourra mettre les matières combustibles, les pots, les