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de la tumeur ; mais il est essentiel de bien reconnoître l’endroit qu’elle occupe, non pas quant à la difficulté de l’opération, mais à cause de ses suites : par exemple, les glandes lymphatiques, dans la morve, sont de vrais squirrhes, mais ils ne demandent pas à être extirpés ; la circulation se faisant lentement dans ces glandes, on l’y intercepteroit, en les extirpant, ce qui rendroit l’écoulement plus abondant par les naseaux.

Les squirrhes du fourreau, des mamelles, des ars, du col, du poitrail, peuvent être extirpés sans danger & sans suites fâcheuses ; on opère de la manière suivante : incisez d’abord la peau dans le milieu de la tumeur & dans toute sa longueur ; détachez-la ensuite & enlevez-la en entier ; la plaie étant alors simple, on la traite avec le digestif ordinaire, & la guérison est prompte.

Il arrive quelquefois que les tumeurs squirrheuses deviennent enkystées, c’est-à-dire, qu’elles renferment un amas de pus ou de substance oléagineuse, jaunâtre, gluante, enveloppée dans un sac ; dont les membranes extérieures sont toujours squirrheuses ; dans ce cas, dispensez-vous d’emporter la tumeur en entier ; contentez-vous seulement d’enlever une portion de la manière dont on coupe une côte de melon ; cela fait, bassinez l’intérieur du sac avec une forte dissolution de vitriol de Chypre, &c ; peu de temps après, la suppuration faisant tomber ce sac, il se forme une plaie simple, qu’on traite comme telle. (Voyez plaie des animaux M. T.


STAPHISAIGRE, ou Herbe aux Poux. Voyez planche X, page 266.

Tournefort la comprend dans le genre des pieds d’alouette, (consultez, ce mot) & il l’appelle delphinium platani folio, staphisagria dictum. Von-Linné la classe dans la polyandrie trigynie, & la nomme delphinium staphisagria.

Fleur, composée de quatre pétales presqu’égaux entr’eux, et d’un cinquième placé en dessus, différent des autres, & en forme de cornet. Il est représenté en E ; le centre de la corolle est occupé par un nectar dont la portion principale est figurée en D, & une des latérales en B ; les étamines, depuis 15 jusqu’à 30 : le pistil F est composé de trois ovaires réunis.

Fruit G, succède à la fleur. Ce sont les ovaires qui sont devenus autant de capsules, dont une est représentée en H ; les graines I sont attachées sur les bords de la capsule.

Feuilles, palmées velues, portées sur de longs pétioles.

Racine. Longue, ligneuse, fibreuse.

Port. Tige d’un à deux pieds, droite, ronde, velue, rameuse. Les fleurs, au sommet, plus grandes eue celles du pied d’alouette simple. Les feuilles naissent alternativement sur les tiges.

Lieu. La Provence, le Languedoc, dans les terrains ombrageux, la plante est annuelle & bisannuelle, si elle n’a pas fleuri pendant la première année.

Propriétés. Les semences sont un salivaire très-actif, capable d’enflammer la bouche, & même l’estomac. Leur usage intérieur est dangereux. Pulvérisées & mises entre les cheveux, elles font ordinairement