Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/329

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la fin des maladies, c’est-à-dire, dans le temps de la coction, & doit être toujours précédée d’un frisson, qui est suivi, à son tour, d’un mouvement d’ondulation dans le poulx, & d’une chaleur halitueuse, qui se répand sur tout le corps ; il faut de plus qu’elle soit abondante, & ne demande que d’être entretenue par le repos, & une boisson chaude & copieuse. On doit, à l’exemple d’Hipocrate, s’exciter dans certaines maladies, par des remèdes appropriés, afin de porter la nature à se débarrasser de la matière morbifique : mais, il faut faire attention qu’elle ait lieu d’une manière parfaite, pour voir diminuer la violence des accidens, & pour que les malades se trouvent & moins accablés & plus forts.

La sueur symptomatique s’annonce toujours dans le principe des maladies, c’est-à-dire, dans le temps de la crudité. Elle n’est d’aucune utilité aux malades, parce qu’elle ne diminue point la cause qui lui donne naissance, & qu’elle dépouille le sang de la sérosité qui lui est nécessaire, pour en surmonter la violence. Rarement a-t-elle lieu d’une manière générale. Pour l’ordinaire, elle est partielle, & ne recouvre qu’une ou plusieurs parties du corps. Les fièvres putrides & les fièvres de suppuration nous en offrent un exemple.

La sueur est enfin appelée colliquative, si l’humeur qui sort par les pores, quoique abondante, est extrêmement claire, sans aucune odeur, & sur-tout, si le malade, loin d’en être soulagé, se trouve encore plus affaissé. Elle est toujours l’annonce d’une maladie dangereuse, par le dessèchement & l’épuisement dans lequel elle peut jeter ceux qui en sont attaqués.

Personne n’ignore que la sueur est une évacuation qui est utile dans les maladies aiguës : on sait encore qu’elle paroit toujours après quelque mouvement violent : en général, on fait peu d’attention à se bien couvrir quand on sue beaucoup ; on cherche à se dessuer, en découvrant le corps, en quittant les habits que l’on porte, enfin, en passant d’un endroit chaud en un lieu plus frais : cette manière d’agir est pour l’ordinaire suivie de certaines maladies, telles que la pleurésie, la courbature, la fièvre éphémère, l’asthme, les rhumes & les différentes espèces de catarre : on n’en contracteroit aucune, si l’on prenoit plus de précautions, & si, bien loin de se découvrir, on avoit, au contraire, l’attention de bien serrer & boutonner ses habits, & d’éviter l’exposition au grand air. Rien de plus salutaire, quand on sue bien, sur-tout en été, que de se laver les mains avec de l’eau froide ; ce moyen, quoique simple, n’est pas moins le plus propre à diminuer le mouvement du sang, & à porter le calme dans tout le système vasculaire : il est d’autant plus recommandable, qu’il est confirmé par l’observation & l’expérience journalière.

Les sueurs symptomatiques ne disparoissent qu’à fur & : mesure que la cause qui les produit s’éclipse à son tour : ce seroit en vain qu’on leur opposeroit certains remèdes ; lorsqu’elles dépendent d’une saburre abondante dans les premières voies, elles exigent l’emploi des purgatifs. Si elles sont l’effet des fièvres intermittentes, le quina sera le remède spécifique ; si elles viennent à