sang qu’on veut tirer, doit être relative au caractère de la maladie, au tempérament, aux forces, au sexe, & à l’âge plus ou moins avancé du malade ; & qu’on doit éviter tous les accidens qui peuvent en dépendre, tels que les dépôts, le trombus, l’échymose, la tumeur lymphatique, la douleur & l’engourdissement, la piqûre du tendon du muscle biceps & de son aponévrose, le périoste, l’artère, & la syncope où tombe quelquefois le malade. M. À MI.
Saignée. Médecine vétérinaire. Notre but est uniquement de fixer les idées des personnes qui saignent les animaux ; car si cette opération n’est pas dirigée convenablement, elle peut avoir des suites funestes. Ainsi, tel maréchal qui désire de sauver la vie à l’animal qu’on lui confie, peut lui causer la mort par une tentative téméraire ; & tel autre, dans la crainte d’agir inconsidérément, reste tranquille & le laisse périr, sans tenter de le secourir, lors même que les secours sont sous sa main.
Comme le but de tout citoyen sensible est d’éviter ces deux écueils, nous ne pouvons nous empêcher de croire que ce ne soit lui faire plaisir, de lui indiquer ce qu’il doit faire dans les occasions où le besoin de secours devient très-pressant ; car il y a peu d’opération plus souvent nécessaire que la saignée : c’est pourquoi il y en a peu qu’on doive mieux connoître & savoir mieux appliquer. Mais nous ne pouvons nous dissimuler que parmi les personnes qui la pratiquent tous les jours, il n’y en a qu’un très-petit nombre qui sachent bien décider quand elle est nécessaire ou quand elle ne l’est pas. Cependant c’est une opération souvent de la plus grande importance, & qui doit, lorsqu’elle est faite à propos & convenablement, être de la plus grande utilité dans les maladies. Nous diviserons donc la saignée en six sections.
Section première.
Des effets de la saignée sans ligature.
Pour donner une idée exacte des effets de la saignée sans ligature, il faut d’abord les considérer dans l’état le plus simple, dans un animal sain & bien constitué. L’expérience faite sur les animaux vivans peut seule être notre guide, toute autre nous conduiroit à l’erreur.
Si j’ouvre un vaisseau sanguin, veineux ou artériel, peu importe lequel, pourvu que la circulation ne soit gênée par aucune ligature, le sang qui est resserré dans ces vaisseaux, qui est toujours prêt à s’échapper, profite de ce nouveau passage & s’écoule dans une quantité proportionnée à la pression, au mouvement qu’il essuie, à la fluidité, à l’ouverture & au calibre du vaisseau. Le jet sera soutenu avec la même force, ou diminuera insensiblement, si le vaisseau est veineux : il