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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/346

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Il ira sur les lieux lorsqu’elles seront bien fleuries. Alors il suivra mot à mot la description que nous en avons donnée. Pour avoir une idée précise de la valeur de chaque mot technique il le cherchera à l’article qui lui est propre, & il en fera l’application à la partie de la plante qu’il désigne & définit. Tous les mots distingués par des lettres italiques demandent à être consultés. Combien cette étude ne lui fera-t-elle pas passer de momens agréables ! Combien le grand tableau de la nature lui paroîtra riche & varié ! Cette étude ne sera pas de simple agrément, elle le conduira insensiblement à la connoissance des plantes utiles à sa santé, à celle de les animaux, & sur-tout à les distinguer des végétaux vénéneux, que la confusion de mots ou que la ressemblance sont souvent prendre pour des plantes salutaires. En médecine, il n’existe point de petites erreurs. Mais pour parvenir à des idées nettes, il faut avoir recours à une méthode qui facilite les recherches, & qui, semblable au fil d’Arianne, aide à sortir du labyrinthe où jeteroit nécessairement la multiplicité des plantes qui couvrent notre globe.

Nos anciens auteurs agricoles avoient classé les plantes, en printanières, en estivales, en automnales, en hivernales ; d’autres, en potagères, farineuses, succulentes. Toutes ces divisions supposent des connoissances déjà acquises, ainsi que celles en arbres, arbrisseaux, sous-arbrisseaux, plantes vivaces, biennes & annuelles. Toutes ces divisions sont vagues & incertaines, & elles portent tout au plus avec elles des idées générales, mais aucune idée fixe sur telle ou telle plante en particulier. Plusieurs auteurs ont senti le vide de ces divisions ; ils se sont attachés à rassembler les plantes par familles naturelles ; par exemple, toutes les légumineuses, les graminées, les fleurs disposées en ombelle, les fleurs en croix, en lys, à chaton, a deux lèvres, &c. De cette première idée prise dans la nature même des choses, on est parvenu, 1°. à former les classes ou familles ; 2°. les ordres ou sections ; 3° les genres ; 4°. les espèces ; 5°. les variétés ; 6°. l’individu. De ces divisions est résulté ce qu’on appelle systême ou méthode.

Le. classes ou familles, qu’une méthode, forment les premières divisions : celles qui se tirent du caractère général qu’on a adopte pour la première distinction.

L’ordre ou section subdivise chaque classe, en considérant un caractère moins apparent, mais aussi général que celui qui constitue la classe : L’ordre est en quelque sorte une classe subalterne.

Le genre subdivise l’ordre, en considérant dans les plantes, indépendamment du caractère particulier de l’ordre, des rapports constans dans leurs parties essentielles : rapports qui rapprochent un certain nombre d’espèces.

L’espèce subdivise le genre mais, la considération des parties moins essentielles, qui dinstnguent correctement les plantes qui y sont comprises.

La variété subdivise les espèces suivant les différences uniquement accidentelles, qui se trouvent entre les individus de chaque espèce.