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ORDRES.

Les ordres sont dans le système sexuel, la première subdivision des classes, comme les sections dans la méthode de Tournefort.

Principes sur lesquels sont fondés les ordres.

1°. Le système sexuel portant en général sur la considération des parties de la génération des plantes ; les ordres sont établis sur les parties femelles qui sont les pistils, comme les classes sur les parties mâles qui sont les étamines. Cette règle reçoit cependant quelques exceptions, comme on va le voir.

2°. Ainsi que les étamines, les pistils varient en nombre dans les fleurs qui en sont pourvues, c’est-à dire, dans les fleurs hermaphrodites & dans les femelles.

3°. Le nombre des pistils se prend à la base du style & non à son extrémité supérieure, nommée stigmate, qui se trouve quelquefois divisée, sans qu’on puisse compter plusieurs pistils. Lorsqu’ils sont dénués de style, comme dans les gentianes, leur nombre se compte par celui des stigmates, qui, en ce cas, sont adhérens au germe.

Sur ces principes sont fondées les distinctions des ordres. L’auteur emprunte leurs noms du grec, comme ceux des classes ; & ce nom est toujours l’expression du caractère de l’ordre auquel il est donné.

Il est inutile d’observer que le même caractère peut être employé à déterminer les ordres de plusieurs classes. Le système seroit parfait en ce point, si on pouvoit y employer un caractère unique.


Division générale par le nombre des pistils.

Le caractère le plus général des ordres se tire du nombre des pistils. Ainsi le premier ordre d’une classe comprend des fleurs qui n’ont qu’un pistil.

Il se nomme

Monogynie,
une femelle.
Le second ordre comprend les fleurs qui ont deux pistils Digynie,
deux femelles.
Le troisième, les fleurs qui ont trois pistils Trigynie,
trois femelles.
Le quatrième, les fleurs qui ont quatre pistils Tétracysie,
quatre femelles.
Le cinquième, les fleurs qui ont cinq pistils Pentagynie,
cinq femelles.
Le sixième, les fleurs qui ont six pistils Hexagynie,
six femelles.
Enfin l’ordre des sieurs qui ont un nombre de pistils indéterminés, se nomme Poligynie.

C’est ainsi que sont subdivisées les treize premières classes. Une plante, dont la fleur n’a qu’une étamine & un pistil, est de la Monandrie-Monogynie. Si elle a deux pistils, de la Monandrie-Dygynie ; trois, Trigynie, &c.