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cés, dont on ne sauroit absolument rien faire, & on conserve ceux qui peuvent remplacer les principales branches s’il y en a qui languissent, ou pour remplir les vuides. On coupe ces derniers à la fin de mai, à moitié de leur longueur ; à la mi-juin encore plus bas, & au commencement de juillet, à un seul œil ou bien à deux ou trois yeux les plus bas, selon la place à remplir, & d’où il sortira des branches plus foibles, qui seront encore assez tôt formées pour donner du fruit l’année suivante… Mais on retranche entièrement dans ce même temps ceux qui se sont formés au pied des principales de la dernière taille aux extrémités de l’arbre. On feroit de trop grandes plaies à ces branches, si on ne les supprimoit qu’au temps de l’ébourgeonnement : 4°. on retranche tout le bois mort ; on coupe les branches attaquées de la gomme au-dessous de la partie affectée. »


TAILLE DES RUCHES. Tailler ou dégraisser, ou vulgairement châtrer les ruches, c’est enlever une partie des provisions que les abeilles y ont placées pendant la belle saison, qui est le temps de leur récolte. Voyez à l’article abeille, le huitième chapitre de la troisième partie. M. D. L. L.


TAILLIS. Certaine étendue de terrein couvert de bois que l’on coupe par le pied, ou de temps en temps, ou à des époques fixées, au dessous de l’age de 40 ans.

Je n’ai cessé, dans le cours de cet ouvrage, de recommander la plantation des bois, & même de la regarder comme une excellente spéculation. Plusieurs de nos lecteurs ont approprié cette assertion générale aux cantons qu’ils habitent, & ils l’ont trouvée exagérée ; je les remercie sincèrement des observations qu’ils ont eu la bonté de me communiquer. Ce seroit la plus grande des folies de sacrifier les gras pâturages, de la Normandie, par exemple, à des taillis, à des forêts. La folie seroit égale si on dénaturoit les terres à froment, les bons champs à seigle dans les plaines, & même les coteaux exposés du levant au midi, & bien abrités du vent du nord, dans les cantons où la chaleur est assez soutenue pour que les vignes donnent du vin de qualité. Dans l’assertion générale tout est relatif, soit à la population du canton, soit à la facilité des consommations, soit à la fertilité du sol. C’est une affaire de calcul à laquelle le propriétaire intelligent doit se livrer avant de commencer aucune entreprise en ce genre. Les sables de grès de la forêt de Fontainebleau, ou le sol pauvre de la forêt de Compiegne, embranchement de la forêt noire, &c. sont-ils intrinsèquement propres à fournir autre chose que du bois ? Dans la totalité, quelques portions de terrein font sans doute exception à la proposition générale ; mais si on calcule ce qu’il en coûtera pour défricher la totalité, & quels feront les produits dix ans après le défrichement, il sera bien prouvé que ce sol rendra plus en bois qu’en culture réglée. Actuellement que l’on suppose deux forêts à la porte de Paris ou de telle autre grande ville très-peuplée & très-pécunieuse, il est certain qu’elles n’existeront pas