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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/421

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les racines de chiendent, l’oseille, le fraisier, tous les acides végétaux, tous les fruits rouges, tels que les cerises, la pêche, les fraises, &c.

Toutes ces différentes plantes peuvent être prises sous toutes les formes possibles, en décoction, en infusion, ou combinées avec la chair des jeunes animaux, pour en faire des bouillons.

Le règne minéral nous donne tous les acides minéraux, tels que l’esprit de vitriol, l’esprit de sel dulcifié, & celui du soufre : on ne doit pas omettre le nitre, le sel sédatif d’Homberg, & la poudre de Sthal ; on sait que ces remèdes possèdent à un degré éminent, la vertu tempérante, surtout les acides minéraux donnés, jusqu’à agréable aigreur, dans les fièvres aiguës, ardentes & les plus inflammatoires. Le règne animal nous donne aussi plusieurs espaces de lait, très-propres à diminuer & à calmer la fougue des humeurs, en adoucissant les particules âcres dont elles sont surchargées. Beaucoup de gens ne peuvent point en faire usage. Cela est vrai ; mais il en est bien peu dont l’estomac ne s’accommode du petit lait qu’on peut regarder, avec juste raison, comme le tempérant le plus énergique, & le plus analogue à nos humeurs.

L’eau de veau, celle d’agneau sont encore autant de ressources que nous offre le règne animal, & qui produisent tous les jours les effets les plus sensibles & les plus salutaires dans l’effervescence du sang, & lorsqu’on veut engluer & donner une certaine consistance aux humeurs âcres qui l’excitent. M. Ami.


TÉNESME. Médecine rurale. Fréquente envie d’aller à la selle sans rendre, tout au plus que quelques glaires muqueuses, & quelquefois sanguinolentes.

Le ténesme est idiopathique, ou symptomatique : le premier a son siège dans l’extrémité de l’intestin rectum, ou sur le sphincter de l’anus, & reconnoît pour cause une inflammation dans cette partie. Il dépend souvent des tumeurs qui se forment dans le rectum, ainsi que des hémorroïdes internes. Ceux qui en sont attaqués, ressentent une douleur égale à celle que pourroit exciter un noyau de pêche qui irriteroit cette partie. On sait que les femmes grosses y sont fort sujettes.

On doit rapporter au ténesme idiopathique, le ténesme qui est occasionné par la présence des vers dans le rectum, & qu’on ne sauroit méconnoître par les évacuations qui portent toujours avec elles quelques vers ; par un prurit que le malade ressent dans cette partie, surtout le soir, lorsqu’il est au lit, & dont il n’est soulagé que lorsqu’il rend quelque vent.

Les anciens prétendoient qu’il ne pouvoit y avoir de ténesme, sans qu’il y eût un ulcère dans le rectum : on peut dire qu’ils étoient dans l’erreur, & l’observation journalière démontre bien clairement qu’il y a des fistules à l’anus, sans qu’il y ait ténesme : l’erreur vient de ce qu’ils prenoient la matière muqueuse du ténesme pour du pus.

Aux causes locales qui agissant sur la partie affectée, constituent le ténesme idiopathique, on peut ajouter celles qui produisent dans d’autres parties une irritation qui se communique par sympathie au sphincter de