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déclaveter les planches & les étais extérieurs, que plusieurs mois après que le foudre aura été rempli d’eau ou de vin.

Je ne conseille pas de remplir de vin ces foudres, avant quinze ou dix-huit mois, parce que l’acide du vin attaqueroit l’alcali de la chaux du béton, qui n’est pas assez cristallisé, ce qui adouciroit trop le vin, altéreroit sa qualité, sans cependant le rendre nuisible à la santé, à moins que la dissolution ne fût trop forte. Il vaut beaucoup mieux jeter dans le foudre pour l’affranchir, le marc de la vendange avec l’eau suffisante pour en faire le petit vin, ainsi qu’il sera dit à cet article.

À moins que la voûte de la cave ne soit très-exhaussée au-dessus du sol, il est difficile de remplir les foudres ; je conseille donc de percer la voûte dans la partie du cellier qui correspond à la trappe du foudre, & d’y ménager un espace de la grandeur de la trappe ; cette ouverture facilitera le service journalier & les moyens de remplir le foudre avec le marc de vendange, & de l’en retirer.

Ce que je dis des foudres en béton, s’exécute plus facilement encore avec des madriers de chêne réunis les uns aux autres par de fortes rainures, & maintenus & serrés par de forts cerceaux en chêne. La dépense nécessaire pour la construction de tels foudres, est considérable ; mais un père de famille, pour peu qu’il soit aisé dans la fortune, a la satisfaction de se dire : j’ai travaillé pour plus de quarante générations consécutives, & pendant plusieurs siécles ma construction n’exigera aucune dépense d’entretien ni de réparation.

Si on craint que la porte de la trappe ne joigne pas suffisamment avec son cadre, & que les petits vuides persistent l’évaporation du spiritueux & de l’air fixe du vin, (consultez ce mot) il convient de mastiquer. Voici la recette d’un mastic très-simple, économique, & dont on trouve par-tout les matériaux : prenez une pierre de chaux que vous laisserez éteindre à l’air, prenez du sang de bœuf avant qu’il ait caillé, c’est-à-dire, encore chaud ; mêlez ces deux substances en les fouettant long-temps ensemble, jusqu’à ce qu’elles aient la consistance d’une cole épaisse ; enfin, enduisez toutes les jointures.


TONTE. Se dit de l’action de couper avec des ciseaux & d’enlever la toison des troupeaux. On a encore appliqué ce mot à la saison pendant laquelle on tond les pallissades de charmilles, de buis, &c.


TOPINAMBOUR, voyez Tournesol.


TORCHIS, voyez Bauche.


TORMENTILLE, voyez Planche XIV, page 408. Tournefort la place dans la septième section de la quatrième classe des herbes à fleurs de plusieurs pièces régulières, disposées en rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences disposées en manière de tête, & l’appelle tormentilla silvestris. Von-Linné la classe dans l’icosandrie-poligynie, & la nomme tormentilla erecta.

Fleur. En rose, composée de quatre pétales, oblongs, légèrement découpés en cœur. A représente un de ces pétales séparés. Les étamines