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gnoble peuvent acoler plusieurs de ces foudres les uns aux autres, parce que le même mur servira de séparation à deux foudres, comme on le voit ici en A ; on peut encore par économie appuyer les foudres contre les murs de la cave ; on évitera sur un côté, & même sur deux s’il est placé dans l’angle, la charpente de la face extérieure du moule.

Le moule consiste en un encaissement, Pl. XV, p. 425, fig. 2, lettre A, formé par des planches B, fortement fixées sur des montans de bois C… La largeur de cet encaissement sera plus ou moins grande suivant l’étendue qu’on désire donner au foudre ; mais le béton doit avoir au moins dix pouces d’épaisseur sur toutes les faces… La partie intérieure, entre chaque côté de l’encaissement, sera garnie de traverses D, qui soutiendront des planches d’épaulement E, afin d’opposer à la masse du béton une force capable de retenir les planches, & par-là lui conserver la forme qui lui convient. Les parois de l’encaissement extérieurs seront également soutenus par de semblables épaulemens F, & des pieds droits G supporteront celui de la voûte.

La partie supérieure de cet encaissement présentera une ouverture H d’un pied & demi en quarré, dans laquelle on aura ménagé, par le moyen du bois de l’encaissement, une partie saillante I, pour porter la porte K, fig. 3, & son châssis L ; cette porte ou trappe aura un trou dans son milieu M, fermé avec un bouchon qu’on enlèvera quand il faudra remplir ou soutirer le vin. La partie supérieure du foudre sera terminée en dôme N, fig. 2, ou en pyramide O.

On ne doit pas oublier de donner une inclinaison proportionnée au plancher du foudre, afin de faciliter par la cannelle l’entier écoulement du vin & de la lie. Pour placer la cannelle, on fixera un morceau de bois rond & bien uni, dans la partie la plus inférieure du plancher & de l’encaissement, qui le traversera de part en part ; on se servira pour l’enlever, lorsque le béton sera parfaitement sec, d’une tarrière ; alors on lui en substituera une autre, qui dans le besoin, sera remplacée par une cannelle en bois, & non pas en métal quelconque, parce que l’acide du vin la corroderoit à sa longue.

Aussitôt que le béton est entièrement coulé dans ce moule, en observant scrupuleusement ce qui est marqué dans cet article, on examine si dans l’intérieur du moule qui reste vuide, l’eau surabondante du béton a filtré ; cette surabondance d’eau est nécessaire, parce que petit-à-petit le béton se l’appropriera, & on aura soin, pendant six mois, d’en ajouter à la hauteur de quelques pouces, afin que la dessiccation ne soit pas très-prompte ; sans cette précaution qui est indispensable, & qui demande l’œil du maître, le béton gerceroit.

L’année étant écoulée, un ouvrier descendra dans le foudre pour examiner si la prise du béton est parfaite. Si l’opération a été bien faite, la prise doit être à son point ; sinon il faut encore attendre, & ne pas oublier d’ajouter de l’eau, afin de nourrir le béton. Quand elle sera au point, on déclavette chaque pièce de l’intérieur, & on les enlève. Je ne conseille de