Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/587

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tous leurs amusemens leur imagination se trouble ; elles rient, chantent, crient & pleurent sans sujet. Elles rendent beaucoup de vents par la bouche, & des rots acides ou nidoreux ; elles ont un crachottement incommode, & quelquefois mal aux dents. La plûpart sont exposées à des suffocations alarmantes. Quelques-unes éprouvent une toux sèche, qui devient quelquefois convulsive. L’hémophtisie, le hoquet, les palpitations de cœur, sont ici très-communes ; elles sont quelquefois si violentes, qu’on peut les entendre auprès de quelques personnes maigres.

» On sent encore des battemens au bas-ventre qu’on rapporte à la cœliaque, à la mésentérique supérieure, ou à l’aorte ; leur poulx est petit, inégal, intermittent, & même effacé dans quelques paroxismes. La fièvre est quelquefois de la partie ; mais rarement les malades se plaignent communément d’anxiétés & de nausées, & sont tourmentés par le vomissement, qui approche quelquefois, par sa violence, de la passion iliaque ; on sent un grouillement, des tiraillemens & des douleurs dans les entrailles, & même des coliques des plus terribles. Le ventre, dans ces circonstances, est dur & élevé ; plusieurs disent y sentir le mouvement de bas en haut d’une sorte de boule. Cette ondulation a imité plusieurs fois (comme je l’ai observé moi-même) celle que fait un serpent, & se fait sentir du bas-ventre à la gorge, qui en souffre un étranglement plus ou moins violent : le cours de ventre ou la constipation, les urines limpides, leur suppression totale, ou leur rétention, sont encore des symptômes familiers aux deux affections, de même que le froid & le chaud qui se succèdent. Ce dernier se fait principalement sentir au dos, qui peut être encore le siége des grandes douleurs.

» Les malades se plaignent aussi de crampes & d’inquiétudes aux jambes, qui troublent leur repos. On voit enfin à ces parties des enflures qui ne reçoivent point l’impression des doigts, & que le lit ne dissipe point. Tels sont les symptômes les plus ordinaires qui caractérisent les vapeurs de l’un & de l’autre sexe, & qui les confondent tellement ensemble, qu’on a de la peine à les distinguer. Mais l’affection hystérique est sujette à des paroxismes, dont le retour est quelquefois périodique, & qui reconnaissent des symptômes particuliers. Ils se manifestent communément par un resserrement ou étranglement à la gorge, par la difficulté d’avaler, par la perte de la parole, par la suffocation, par une sorte de sommeil profond, qui prive les malades de tout sentiment ; ils perdent quelquefois la connoissance aussi subitement que dans l’apoplexie, ce qui en a imposé plus d’une fois à ceux qui négligent d’examiner alors l’état de la mâchoire qui est en convulsion dans l’accès hystérique. Celui-ci est quelquefois suivi des convulsions les plus terribles, peu différentes des épileptiques. Dans cet état, les muscles de la respiration & du bas-ventre essuient les plus rudes secousses, & ces derniers s’élèvent prodigieusement.

» Il ressemble quelquefois à la syncope ; mais la pâleur du visage