Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/590

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cès, si les forces le permettent ; mais si la saignée est contre-indiquée, il faut faire des scarifications dans l’intérieur des cuisses & aux jambes. Dans le second cas, si on a à traiter de jeunes veuves ou des filles, il faut s’abstenir des remèdes trop âcres ; les adoucissans réussissent beaucoup mieux. Rondelet conseille les remèdes qui peuvent diminuer l’humeur séminale ; mais comme cette voie est trop longue, il vaut mieux suivre le conseil d’Hippocrate, qui est ut mulier cum homine cohabitet. Fernel, Mercurialis, Fontanon, conseillent le même moyen. Forestus & Mercatus, le chatouillement des parties génitales, & de mettre un grain de musc dans le vagin. J’ai employé avec le plus grand succès sur une jeune femme ce dernier remède ; & toutes les fois qu’elle est atteinte de ses vapeurs, son mari ne manque point de mettre dans le vagin quatre grains de musc, & l’accès se termine de suite. L’autorité de tous ces grands hommes, & le grand avantage, que l’on retire de leur méthode, doit être de quelque poids, pour qu’on doive la permettre en morale. Rodius guérit une religieuse qui étoit au plus haut point de cette maladie, avec coma, convulsions, emprostotonos, par l’application des vésicatoires & des ventouses à l’intérieur des cuisses ; il faisait prendre à la malade en même-temps, les aloëtiques, tels que l’hiera simplex, & des demi-bains ; il se fit un écoulement de matière ressemblance au blanc-d’œuf, que personne ne méconnut, qui soulagea beaucoup la malade, & qui fut regardé, avec juste raison, comme le foyer de cette maladie. Les anciens appliquoient les cautères aux jambes dans les cas rebelles. Baglivi recommande le bezoardique jovial, qui est un composé de la chaux d’étain & de celle d’antimoine.

Les purgatifs sont de bons révulsifs de l’état visqueux, ou de la matière obstruante. Il est bon de les combiner avec la myrrhe, le sagapenum, la gomme ammoniac, & autres gommes résolutives. Mais lorsque l’état nerveux domine, les remèdes les plus appropriés sont, la teinture de suie, le camphre, le musc, la valériane, le castor, l’eau de marjolaine où l’on a éteint du camphre. Les alkalis volatils peuvent aussi y convenir, à moins qu’il n’y ait spasme & convulsion dans les viscères du bas-ventre, alors on donnera les narcotiques, & on ne pratiquera la saignée que lorsqu’il y aura pléthore, séquence du pouls, ou qu’il n’y aura point d’autres moyens pour arrêter les symptômes nerveux.

On peut encore appliquer des ventouses à l’hypogastre, aux aînes, des sinapismes au bas de l’épine du dos. On chatouillera les plantes des pieds, on arrachera les poils, sur-tout aux parties génitales ; on fera des linimens volatils, sur-tout aux parties affectées de spasme. Ces différens remèdes doivent être réglés sur l’ydiosincrasie de chaque sujet. Une fille qui, dans l’accès, avoit un étranglement, fut guérie par l’application de la thériaque & l’esprit volatil de sel ammoniac, à l’endroit du corps où étoit cet étranglement. On serre ordinairement le nez pour faire retenir la respira-