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Ces six sortes de vers sont les œstres, les strongles, les ascarides, les crinons, les douves & le ténia.

Plan du travail.
Section première. Des Œstres.
Section II. Dis Strongles.
Section III. Des Ascarides.
Section IV. Des Crinons.
Section V. Des Douves.
Section VI. Du Ténia.
Section VII. De l’origine des vers.
Section VIII. Expériences faites sur les vers.
Section IX. Traitement des maladies essentiellement vermineuses.
Section X. Traitement des maladies vermineuses symptomatiques.
Section XI. Traitement des maladies vermineuses compliquées.
Section XII. Préparation de l’huile empyreumatique.

SECTION PREMIÈRE.

Des Œstres.

Ces vers sont les plus fréquens & les plus incommodes ; ils sont produits par la mouche, nommée par les naturalistes, mouche des intestins des chevaux ; c’est une espèce d’œstre, elle est très-grosse, les lieux qu’elle habite de préférence sont les forêts ; elle ressemble au bourdon, elle contient beaucoup d’œufs qu’elle dépose en très-grand nombre sur les bords de l’anus, ou dans l’intestin rectum ; elle saisit le moment où l’animal fiente pour faire sa ponte, elle pique les bords de l’intestin, le fait se renverser & s’épanouir en dehors, & dans ce moment elle pond sur la partie charnue & vermeille de l’anus.

On range communément les productions de ces mouches dans la classe des larves ; nous allons les envisager sous cet aspect : elles ont deux crochets, au moyen desquels elles s’attachent & se cramponnent d’une manière peu ébranlable, aux parois des intestins ; ces larves que nous désignons par le nom d’œstre, puisque tel est celui de la mouche qui les produit, ont des espèces d’anneaux qui les circonscrivent transversalement, on en compte jusqu’à quatorze ; la peau qui enveloppe l’insecte est dure, velue, compacte & opaque, il est rouge au dehors & dans toute son épaisseur ; gros & court ; on pense que les anneaux sont formés par la duplicature de la peau ; lorsque ces insectes s’étendent & s’allongent, les anneaux s’effacent en partie, & ils ne sont bien sensibles que lorsque les deux extrémités de l’insecte sont rapprochées ; leur longueur est d’un pouce à quinze lignes lorsqu’ils sont étendus ; leur diamètre est à peu-près un quart de leur longueur.

Article Premier.

Des œstres auxquels le cheval, le mulet, l’âne, le mouton & le cerf sont sujets.

L’intestin du cheval n’est pas le seul lieu où cette mouche dépose ses larves, elle s’insinue aussi dans les naseaux des moutons, ainsi que dans ceux du cerf, dans lesquels elle en dépose une plus ou moins grande quantité ; on en a trouvé de pareilles dans la tête des chevaux, des mulets & de l’âne ; mais celui de tous les animaux domestiques qui y est exposé le plus, est le mouton. Dans ces animaux, ils sont généralement blancs,