Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/638

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que lorsque ces différentes substances, ainsi que les parties auxquelles les vers étoient attachés, étoient absolument pourries & décomposées.

Les autres substances du même règne qui nous ont paru avoir un effet plus marqué, sont :

L’huile de vicin ; les œstres n’y ont vécu que cinq jours.

Une forte dissolution d’alkali fixe ; les œstres y ont vécu le même temps.

L’essence de térébenthine ; ils y sont morts après quatre jours.

Le suc d’ail pur ou mêlé avec l’huile de noix, ou l’huile de noix seule, spécifique très-vanté par les maréchaux, contre les vers ; les œstres n’y sont morts qu’au bout de neuf jours.

L’aloës, dissous dans l’huile de noix, autre spécifique non moins exalté que le précédent ; les œstres y ont vécu huit jours.

Toutes ces substances n’ont produit sur les autres espèces de vers, qu’un effet proportionné à leur délicatesse & à leur débilité.

L’esprit-de-vin a tué les strongles au bout de quatre heures.

L’eau distillée de sariette, sur laquelle nageoit un peu d’huile essentielle de la plante, a fait périr, au bout de trois heures, les strongles, les crinons & les ténia ; les œstres y ont résisté plus long-temps.

Règne minéral.

Le vin émétique trouble, n’a tué les œstres qu’au bout de cinq jours, & les strongles qu’au bout de six heures.

Le baume de soufre térébenthiné, n’a fait mourir le œstres qu’après sept jours, & les strongles, ténia, &c. qu’après vingt-quatre heures.

Règne animal.

L’un des plus puissans anthelmintiques de ce genre, que l’on ait vanté jusqu’ici, c’est la caroline de Corse ; une forte décoction de cette substance, n’a tué les œstres qu’au bout de huit jours ; les strongles n’y ont résisté que cinq heures.

Le castoreum a eu un effet à-peu près semblable.

Dans l’alkali volatil fluor, les œstres se sont soutenus pendant vingt-huit heures.

Enfin, parmi les substances de ce genre, aucune ne nous a paru avoir des effets aussi prompts & aussi sûrs que l’huile empyreumatique ; les œstres n’y ont pu vivre que trois heures, les crinons y ont péri aussi-tôt après l’immersion ; les strongles, les ascarides & les ténia, n’ont pu soutenir pendant plus de trois, quatre, cinq ou six minutes au plus ; le ténia vigoureux, dont nous avons parlé, n’y a pas vécu davantage.

Une partie des vers soumis à l’effet des substances précédentes, sans en en être incommodés, ont péri aussitôt après leur immersion dans l’huile empyreumatique.

Nous observerons que la grande quantité d’expérience, que nous avons faites pour nous affluer de l’efficacité de cet anthelmintique, nous ayant forcé d’en préparer plusieurs fois, nous avons remarque que celle qui étoit préparée nouvellement, agissoit avec moins d’activité que celle qui étoit employée plusieurs mois après.

Ces expériences prouvent, d’une manière incontestable, la vertu anthelmintique de l’huile empyreumatique ; mais il falloit en éprouver les effets sur les animaux vivans.