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voit être touché par le remède ; cet insecte avoit au surplus l’anus très-noir, il paroissoit foible & très-malade. La grande courbure du ventricule du cheval étoit comme criblée par les ulcères que les œstres avoient formés.

5°. Un autre cheval de la même espèce, de la même taille & du même âge, mais affecté d’un crapaud, a fait usage du même remède pendant sept jours ; il a été tué sept jours après la dernière dose, il n’avoit point de vers, mais dans l’estomac quantité d’ulcères formés par les œstres ; ces ulcères tendoient à se cicatriser.

D’après toutes ces expériences, qui prouvent d’une manière incontestable l’efficacité de cette huile pour détruire les vers, nous l’avons donnée dans tous les cas où son emploi nous paroissoit indiqué.

Quatrième expérience.

Une jument morveuse, âgée de six ans, échappée Anglois, ayant des œstres attachés au bord de l’anus, a pris tous les matins, pendant six jours, deux onces de cette huile ; elle a rendu une quantité prodigieuse d’œstres les trois derniers jours du traitement, & depuis elle a cessé d’en rendre.

Cinquième expérience.

Un cheval, âgé de dix ans, de la grande taille, extrêmement maigre, ayant toujours été tel, quoique grand mangeur, a été traité de même que le précédent ; il a rendu beaucoup d’œstres morts, son appétit s’est soutenu, mais il a repris de l’embonpoint.

Sixième expérience.

Un autre cheval, âgé de sept ans, taille de quatre pieds neuf pouces, propre à la selle, échappé Normand, étoit sujet aux ascarides, on les voyoit dans la fiente ; on lui donna pendant quatre jours l’huile empyreumatique, à la dose d’une once & demie ; dès le lendemain il rendit une quantité considérable de ces vers, & il continua d’en rendre ainsi pendant sept jours, au bout duquel temps l’animal parut mieux portant & se rétablit promptement.

Septième expérience.

Une chienne braque, de la petite espèce, âgée de neuf ans, affectée d’une galle rebelle, ayant de plus rendu de temps à autre des portions de ténia, a été mise à l’usage de l’huile empyreumatique ; on la lui a donnée à la dose d’un demi-gros, elle a eu peu de temps après quelques convulsions ; trois heures après la prise du remède, on lui a administré un lavement d’eau miellée ; cinq minutes après elle a rendu dix ténia de diverses grandeurs, tous vivans & pleins de vivacité.

Le surlendemain, même chose lui a été administrée, les convulsions ont été moins fortes, & l’effet du lavement a été suivi de la sortie d’un ténia de deux pieds & quelques pouces, & d’une quantité assez considérable de débris d’autres ténia, dont une partie étoit dissoute, & l’autre partie pourrie.

Huitième expérience.

Un mouton, affecté de la pourri-