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tion en les détergeant & cicatrisant ; on a vu, par les observations troisième & cinquième de la troisième expérience, que l’huile empyreumatique étoit un impuissant moyen pour produire ces effets ; mais comme la consolidation entière & parfaite de ces ulcères exigeroit un usage infiniment plus continué de cette huile que la destruction des vers ne le demande, & que ce remède pourroit enflammer par des doses trop multipliées, il nous a paru plus essentiel de l’interdire, & de lui substituer des médicamens plus innocens & plus analogues à la maladie que l’on se propose de détruire, & qui est alors indépendante des vers, puisqu’ils ne sont plus, & de tout autre vice que l’on suppose avoir été détruit.

On reconnoît la présence de ces ulcères par la quantité considérable de vers que ces animaux ont rendus ou que l’on a trouvés dans les cadavres lors des maladies épizootiques, ou par la difficulté avec laquelle l’animal se rétablit, par le défaut d’appétit, de gaieté & de forces ; je les ai souvent reconnus dans les grands animaux, en introduisant la main & le bras dans le rectum, à la face interne duquel je distinguois fort aisément ces ulcères par le tact.

Les érosions des canaux biliaires, & même les tuméfactions du foie dans les ruminans qui ont eu beaucoup de douves, se soupçonnent par les mêmes symptômes, la maigreur, l’adhérence de la peau aux os ou aux chairs, l’excrétion des matières peu liées & très-fétides, une petite fièvre, des urines légèrement purulentes, &c.

À l’égard des ulcérations de l’intérieur des canaux aériens, on doit être assuré qu’elles existent lorsque les vers ayant été détruits, il reste une petite toux, un léger flux par les naseaux, & que l’animal reste triste, foible & dégoûté.

Quant aux tuméfactions & ulcérations que les œstres forment dans la membrane pituitaire des moutons, ces parties étant exposées aux yeux de l’artiste dès qu’il aura ouvert le frontal par le trépan, elles ne laissent aucune perplexité sur leur présence : ces parties se montrent souvent encore très-enflammées & fréquemment d’un rouge noir, & même quelquefois entièrement noires.

Les ulcères de l’estomac se guérissent avec un peu de térébenthine fine (la dose pour le cheval est de quatre gros, pour ceux de la forte espèce ; pour le bœuf, le mulet, idem ; pour le mouton un demi-gros ; même dose pour les gros chiens), que l’on fait dissoudre dans un jaune d’œuf, & que l’on étend ensuite dans une décoction d’orge, ou d’aigremoine, ou de pervenche, ou de ronce ; on continue ce remède, que l’on donne tous les matins à l’animal étant à jeun, pendant dix à douze jours. On donne ce même médicament en lavemens pour ceux qui ont des érosions ou des ulcères dans le rectum. Cette même térébenthine, ainsi dissoute dans le jaune d’œuf, doit être étendue dans une forte décoction de carottes ou de panais, ou de saponaire, & donnée en breuvage tous les matins à ceux chez lesquels on se propose de fondre les engorgemens du foie, de déterger & de consolider les ulcères des canaux biliaires.

À l’égard de ceux où l’on a à combattre les ulcères dans l’intérieur des bronches pulmonaires, on doit étendre la térébenthine dissoute, ainsi que