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de l’animal ; & lorsque les vers sont très-abondans, dans la poitrine surtout, on frictionne le borax avec l’huile empyreumatique, afin de seconder l’effet de celle administrée intérieurement.

Section X.

Traitement des maladies vermineuses symptomatiques.

Les maladies vermineuses symptomatiques varient à l’infini ; toutes celles auxquelles les animaux sont exposés, pouvant être compliquées de vers, néanmoins nous pouvons les réduire à deux espèces principales, relativement à l’objet que nous avons en vue, qui n’est que de détruire les vers qui les compliquent & les aggravent : ces maladies sont en général ou inflammatoires, telles que les fièvres ardentes, malignes, pestilentielles, charbonneuses, &c. ; ou cachectiques, telles que la pourriture, le clou, l’ictère, le scorbut, &c. Les premiers exigent que l’administration des antivermineux soit précédée de l’usage des substances antiphlogistiques calmantes, &c. qu’elles demandent d’abord ; & l’huile empyreumatique ne doit être administrée, qu’autant qu’une grande partie des symptômes foudroyans qui les accompagnent seront calmés ; il est encore prudent de ne donner ce remède qu’à petites doses, & étendu dans des véhicules qui conviennent à la maladie essentielle ; mais si elle est de nature à admettre l’emploi des alexipharmaques, ou que la circonstance, le moment ou le temps les indiquent, on peut en toute sûreté associer l’huile empyreumatique à ces médicamens ; elle remplira la double indication d’en aider l’effet & de tuer les vers, soir que les alexitères indiqués soient acides, alkalins ou neutres.

Il n’en est pas de même des maladies de la seconde espèce ; nulle inflammation n’étant à craindre, le remède peut être administré dès leur principe ou dès qu’on le jugera à propos ; il importe même de le donner le plutôt possible, parce que les hôtes meurtriers que les malades renferment dans leurs entrailles, ne sauroient être trop promptement détruits. L’anti-vermineux ayant produit l’effet désiré, on viendra à l’usage des médicamens que ces maladies requièrent, & la cure en sera infiniment plus prompte & plus assurée. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ces sortes de maux ; leur histoire, abstraction faite de la présence des vers, nous mèneroit trop loin, & elle ne peut être traitée que dans des ouvrages séparés, où nous renvoyons, pour éviter des répétitions aussi inutiles que fastidieuses.

Section XI.

Traitement des maladies vermineuses compliquées.

Les maladies essentiellement vermineuses, ainsi que les maladies vermineuses symptomatiques, peuvent être, comme nous l’avons insinué, compliquées d’ulcères dans l’épaisseur des membranes de l’estomac des intestins, des canaux biliaires, de l’intérieur des bronches, & de la membrane pituitaire ; ces ulcérations & tuméfactions persistant après la destruction de ces insectes qui les ont établies, il importe d’en faciliter la cura-