Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comparée à celle du jour. Elle est très-peu abondante pendant les jours pluvieux ; mais deux ou trois jours après la pluie, si le tems est chaud, elle est extrêmement forte. Le docteur Hales a démontré cette transpiration par les expériences les mieux suivies et les mieux constatées. « Entre le 28 juillet et le 25 août, dit-il[1], je pesai soir et matin, pendant douze jours, un pot dans lequel étoit un cep de vigne des plus vigoureux. Je couvris le pôt de ce cep avec une platine mince de plomb, et je cimentai bien toutes les jointures, en sorte qu’aucune vapeur ne pouvoit s’échapper ; mais l’air, par le moyen d’un tuyau de verre fort étroit qui avoit neuf pouces de longueur, et qui étoit fixe près de la plante, communiquoit librement du dedans au dehors sous la platine de plomb. Je cimentai aussi sur la platine un tuyau de verre de deux pouces de longueur et d’un pouce de diamètre ; j’arrosai la plante par le moyen de ce tuyau ; et ensuite je fermai l’ouverture avec un bouchon de liège ; je bouchai de même le trou au fond du pot.

« La plus grande transpiration de ce cep, en douze heures de jour, fut de six onces deux cents quarante-quatre grains, — sa moyenne, de cinq onces quarante-six grains, ou neuf pouces et demi cubiques.

» La surface des feuilles se trouva de dix-huit à vingt pouces quarrés. Divisant donc 9 pouces cubiques par l’aire des feuilles 1820, je trouvai, pour la hauteur solide de l’eau que transpiroit la vigne en douze heures de jour, de pouce.

» L’aire de la coupe transversale de la tige étoit d’un quart de pouce ; donc la vîtesse de la sève dans la tige, est à la vîtesse de la séve à la surface des feuilles, comme 1820, multipliés par 4, c’est-à-dire, comme 7280 sont à 1. La vîtesse réelle du mouvement de la sève dans la tige, est donc , ou environ 38 secondes de pouces ».

Tous les accidens, toutes les maladies qui bouchent les pores, interceptent ou suspendent la transpiration de la vigne, comme le rougeot et la chûte prématurée des feuilles, font périr la vigne, ou sont un obstacle à la maturité de son fruit.

La racine est ordinairement proportionnée à l’étendue de la plante ou de l’arbre ; c’est la partie inférieure qui la tient fixée en terre. Les racines de la vigne sont plutôt latérales et chevelues que pivotantes : elles partent de l’insertion supérieure du bourgeon de la tige, qui est enterrée. Une cuticule ou surpeau, et une peau, les recouvre ; le tout forme une sorte d’écorce brune. On trouve sous cette peau un muqueux gluant et limoneux, qui revêt les parois du parenchyme. Le parenchyme est un tissu cellulaire, ou substance pulpeuse, contenant un fluide, qui est la sève. La cuticule et la peau, formant l’é-

  1. Statique des Végétaux. Chap. VII, pag. 15.