Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/435

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce que Pétrone nous apprend par ces mois :

Amphorce vitrece diligenter gypsatœ allatœ sunt, quarum in cervicibus pittacia erant affixa cùm hoc titulo : Falernum opimianum annorum centum.

Le cade avoit la figure d’une pomme de pin ; il contenoit moitié plus que l’amphore.

On exposoit les vins les plus généreux en plein air dans ces vases bien bouchés : les plus foibles étaient sagement mis à couvert. Fortius vinum sub dio locandum, tenuia vero sub tecto reponenda, cavendaque à commotione ac strepitu viarum. (Baccius). Galien nous observe que tout le vin étoit mis en bouteilles, qu’après cela on l’exposoit une forte chaleur dans des chambres closes, et qu’on le mettait au soleil pendant l’été sur les toits des maisons pour le mûrir plutôt et le disposer à la boisson. Omne viuum in lagenas transfundi, posteà in clausa cubicula mûlta subjecta flammâ repon, et in tecta œdium œstate insolari, undè citiùs maturescant ac potui idonea evadant.

Pour qu’un vin se conserve et s’améliore il faut le déposer dans des vases et dans des lieux dont le choix n’est pas indifférent à déterminer. Les vases de verre sont les plus favorables parce qu’outre qu’ils se présentent aucun principe soluble dans le vin, ils le mettent à l’abri du contact de l’air, de l’humidité et des principales variations de l’atmosphère. Il faut avoir l’attention de boucher exactement ces vases avec du liège fin, et de coucher les bouteilles pour que le bouchon ne puisse pas se dessécher et faciliter l’accès de l’air. On peut pour plus de sûreté, couler de la cire sur le bouchon, l’y appliquer avec un pinceau, ou tremper le goulot dans un mélange fondu de cire, de résine et de poix. Il est des particuliers qui recouvrent le vin d’une couche d’huile : ce procédé est recommandé par Baccius. On recouvre ensuite le goulot avec des verres renversés, des creusets, des vases de fer-blanc, ou toute autre matière capable d’empêcher que les insectes ou les souris ne se précipitent dans le vin.

Les tonneaux sont les vases les plus employés ; ils sont, pour l’ordinaire, construits avec du bois de chêne. Leur capacité varie beaucoup, et ils reçoivent le nom de barriques, tonneaux ou foudres, selon qu’elle est plus ou moins forte. Le grand inconvénient des tonneaux, c’est non-seulement de présenter au vin des substances qui y sont solubles, mais encore de se tourmenter par les variations de l’atmosphère et de prêter des issues faciles tant à l’air qui veut s’échapper, qu’à celui qui veut pénétrer.

Les vases de terre vernissés auroient l’avantage de conserver une température plus égale, mais ils sont plus ou moins poreux ; et, à la longue, le vin doit s’y dessécher. On a trouvé dans les ruines d’Herculanum, des vaisseaux dans lesquels le vin étoit desséché. Rozier parle d’une urne semblable découverte dans une vigne du ter-