Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/500

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culaires de l’œsophage, de l’estomac, et des intestins, accompagné des muscles de l’abdomen et du diaphragme, qui produisent les rots et les nausées, lorsqu’elles sont légères ; et le vomissement quand elles sont violentes.

Le vomissement n’est pas toujours une maladie essentielle, il est plus souvent symptomatique ; quelquefois aussi il est d’un grand secours : et bien loin de le considérer comme un mal, il faut savoir au contraire l’entretenir pour qu’il produise le plus grand bien.

Une infinité de causés peuvent lui donner naissance ; il peut dépendre d’un excès dans le boire et le manger ; d’une surcharge des matières putrides dans l’estomac ; de l’usage des alimens salés, épicés, et de haut goût ; de la rétrocession des dartres et autres maladies cutanées ; de la suppression des évacuations ordinaires ; de la dessiccation de quelque ulcère ou de quelque émonctoire artificiel ; d’une diarrhée arrêtée trop subitement ; d’une goutte remontée à l’estomac. le vomissement est encore souvent excité par les différentes espèces de colique, par un miséréré, par des hernies inguinales avec étranglement, par la présence de la pierre dans la vessie, par des blessures et des plaies au diaphragme, par la phlogose des intestins et l’inflammation du foie et de la rate.

Chez les personnes nerveuses, il est toujours l’effet de différens mouvemens de colère, ou d’une sensibilité extrême. À la moindre fâcheuse nouvelle qu’elles apprennent, à la moindre odeur qu’elles sentent, à la plus légère promenade qu’elles font en voiture, elles s’aperçoivent tout de suite du spasme qui s’empare de leurs nerfs, et lev vomissement suit ordinairement de fort près.

Les femmes grosses sont encore fort exposées au vomissement, sur-tout lorsqu’elles doivent accoucher d’une fille ; elles ne vomissent point quand elles doivent accoucher d’un garçon. Je suis garant de cette assertion ; elle a pour appui l’observation de chaque jour : je l’ai observé sur plus de cinquante femmes grosses. Je n’expliquerai point le quomodo dû phénomène. Je laisse cette belle question aux physiologistes. On sait que cette espèce de vomissement est souvent une annonce de grossesse et qu’il dure pendant les trois ou quatre premiers mois.

Il est quelquefois et le plus souvent même occasionné par le reflux de la bile de l’estomac. Il n’est point difficile de le connoître aux matières jaunes et bileuses que les malades rendent par la bouche, et où l’on trouve souvent des vers et des insectes.

Il y a encore un vomissement de matières noires qui est endémique en Amérique, à Carthagène parmi le peuple, et sporadique chez nous ; Dont Antonio de Villoa en a fait l’histoire. Piquer qui a souvent vu cette maladie, regarde les acides végétaux comme les seuls et uniques remèdes pour la combattre ; et sous ce point de vue il propose l’esprit de nitre dulcifié.