Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/501

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« Le vomissement critique en général est salutaire ; le symptomatique est mauvais. Le pire de tous est celui que cause une acrimonie subtile qui irrite les nerfs.

» Le vomissement violent avec toux, douleur, obscurcissement de la vue, pâleur, est dangereux ; car il peut causer l’avortement, une descente, repousser la matière arthritique, dartreuse, érisipélateuse, vérolique, sur quelques parties nobles, au grand détriment du malade. Il occasionne quelquefois la rupture de l’épiploon : le vomissement devient mortel dans ceux qui sont disposés aux hernies, ou qui en sont attaqués. Car il y produit un étranglement.

» Les vomissemens bilieux, porracés, érugineux sont effrayans. Ils menacent d’inflammation.

» Le vomissement, causé par des vers qui corrodent l’estomac, sur-tout si l’on rend des vers morts, et qu’il y ait cessation des symptômes les plus formidables avec des convulsions violentes dans les membres ; c’est l’indication d’un sphacèle qui détruit les vers et les malades.

» Le vomissement fétide n’augure jamais rien de bon, attendu qu’il indique une corruption.

» Le vomissement du sang continué long-tems et violent ne peut que terminer bientôt la vie du malade.

» Le vomissement qui dure depuis six mois et plus, qui est accompagné de chaleur et de fièvre lente, avec exténuation par tout le corps, donne lieu de soupçonner que l’estomac est ulcéré.

» Souvent le vomissement se guérit de lui-même, parce qu’il détruit la cause morbifique qui le produisoit. C’est ainsi que les matières perçantes étant évacuées et emportées, cessent d’irriter l’estomac : dans ce sens, l’émétique est salutaire dans le vomissement ; et le proverbe qui dit vomitus vomitu curatur, se trouve vrai. C’est le sentiment d’Hippocrate ; et la maxime qui dit que les contraires se guérissent par les contraires, n’est pas moins vraie dans ce cas ».

Le traitement méthodique du vomissement doit être relatif à la cause dont il dépend : d’après ce principe, on aidera le vomissement qui reconnoîtra pour cause la plénitude de l’estomac, par quelques verres d’eau chaude, à laquelle on pourra ajouter la dissolution d’un grain de tartre émétique, pour faciliter plutôt le dégorgement de ce viscère.

On opposera au vomissement causé par la goutte remontée ou par la suppression de quelque évacuation accoutumée, les fomentations et les cataplasmes sur les articulations des extrémités, les vésicatoires, ainsi que la saignée du bras ou du pied, ou bien un cautère, s’il falloit rappeller dans une partie un flux d’humeurs, ou l’écoulement de quelque plaie ou ulcère supprimés trop promptement. Mais alors il faut les entretenir et