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les panser matin et soir, jusqu’à ce qu’on en ait obtenu des effets salutaires.

Le café et l’eau froide sont les deux remèdes qui conviennent au vomissement produit par la grossesse sur tout lorsque l’estomac est foible.

Le quinquina, l’eau glacée, les amers, tels que le petit chêne, la petite absinthe, la racine de gentiane, la cascatelle ; l’ipécacuanha pris à la dose d’un grain dans la première cuillerée de soupe à ses repas ; l’élixir de vitriol, à la dose de quinze ou vingt gouttes donné deux ou trois fois par jour dans un verre d’eau, de vin ou dans deux cuillerées d’eau de menthe, conviennent très-bien au vomissement qui dépend de la foiblesse de l’estomac.

On aura recours aux purgatifs alkalins, et sur-tout à la magnésie donnée à la dose d’une ou deux drachmes délayée dans une tasse de thé, de bouillon, ou d’eau simple, coupée avec un peu de lait, lorsque les acides domineront dans l’estomac et exciteront le vomissement.

Ou emploiera les secours moraux, et on recommandera le plus grand repos et la plus grande tranquillité aux personnes qui sont en butte avec les vives passions d’ame, qui sont chez elles la source du vomissement qu’elles éprouvent.

Enfin, lorsque cette maladie est purement nerveuse, c’est-à-dire, quelle est causée par le spasme des fibres nerveuses de l’estomac, les antispasmodiques, tels que les bains tiédes, le musc, le camphre corrigé par le nitre, le castoreum, les emplâtres fétides appliqués sur le centre épigastrique, doivent être employés : le plus tôt n’est que le mieux. La liqueur anodine minérale d’Hoffmann, les gouttes anodines, les pillules de cynoglosse, de Styrax, sont autant de remèdes dont on ne doit point négliger l’usage : l’anti-émétique de Rivière est un remède infaillible ; sa composition est vingt-quatre grains sel d’absinthe qu’on fait neutraliser dans un mortier avec le suc d’un citron ; on y délaie une drachme de thériaque dans quatre onces d’eau de menthe. On parfume le tout avec une cuillerée d’eau de fleurs d’orange : on donne la moitié de cette potion en commençant, et l’autre moitié à la cuillerée, toutes les demi-heures ou toutes les heures. Il y a encore le julep musqué de Fuller, dont on peut faire usage avec. confiance. Ces deux remèdes sont sûrs ; rarement ils sont infructueux.

M. Ami.


VORACE. On entend par plantes voraces non seulement celles qui semblent vivre entièrement aux dépens de celles qui les supportent, comme le gui, les mousses, les lichens ; mais encore tous les végétaux, dont les racines et les branches s’étendent au loin, eu égard à la grosseur et à la hauteur de leurs tiges. Ainsi les chien-dents sont des plantes voraces relativement au blé, à la luzerne, au trèfle, etc., comme le chêne, le noyer, l’orme, l’ypréau, sont des plantes voraces non seulement par rapport au blé, etc., mais aussi par