Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/520

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des mêmes espèces d’animaux, comparés aux attelages des autres espèces. Cette machine fait connoître jusqu’à quel point le secours des roues bien faites et bien montées favorise le mouvement d’une voiture, et quelle est sa force d’inertie en proportion de sa charge. Par elle, on apprécie ce que la pente d’une montagne donne de résistance au tirage ; on juge, si une voiture est trop ou trop peu chargée en proportion du nombre des animaux qu’on peut y atteler, et de la facilité ou de la difficulté que présente le chemin qu’ils doivent parcourir.

Le dynamomètre du citoyen Regnier ressemble à peu près, par sa forme et sa grandeur, à un graphomètre ordinaire. Un ressort ployé en ellipse de trente-deux centimètres de long (12 pouces), porte au milieu de sa longueur un demi-cercle en cuivre sur lequel sont gravés les degrés qui expriment la puissance agissante sur le ressort. L’ensemble de cette machine, qui ne pèse qu’un kilogramme (environ 2 livres), oppose néanmoins plus de résistance qu’il n’en faut pour estimer l’action du cheval le plus robuste.

Voyez, planche 28, sa forme et celle des différentes parties qui le composent. A. Ressort elliptique vu en perspective, recouvert d’une peau pour ne pas blesser les mains de la personne qui essaye la force de son poignet. B. Support d’acier, ajusté solidement, à patte et à vis, à une des branches du ressort, pour maintenir une plaque formant le demi-cercle, en cuivre de laiton C, montée sur le ressort vu géométralement. Sur cette plaque sont gravés deux arcs, l’un divisé en myriagrammes, l’autre en kilogrammes. Chacun de ces deux arcs est encore divisé par des points qui expriment des livres, poids de marc ; et tous ces degrés ayant été exactement évalués par des poids justes, il en est résulté que tous les dynamomètres de ce genre peuvent être comparables entre eux. Quand il existeroit quelque différence dans la force des ressorts, alors la division n’en seroit que plus ou moins rapprochée ; mais tous les degrés auroient toujours la même valeur, puisqu’ils sont l’expression des poids qui ont servi à les former. D’où il suit que cette machine peut encore servir pour faire juger à l’œil le rapport des nouveaux poids avec les anciens.

D. Petit support d’acier, ajusté comme le premier à l’autre branche du ressort, et fendu à fourchette vers.son extrémité supérieure, pour recevoir librement un petit repoussoir en cuivre E, qui est maintenu par une petite goupille en acier. Le développement de ce mécanisme est vu de grandeur par la figure H.

F. Aiguille en acier, légère et élastique, fixée à son axe par une vis au centre du cadran. Cette aiguille porte une petite rondelle de peau ou de drap collée sous la patte G., afin d’en rendre le frottement doux, uniforme et presque insensible sur le cadran. Cette aiguille est terminée par un index double, qui sert tout à la