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Racine déliée, fibreuse, éparse A.

Port. Tiges menues, longues, rondes, noueuses, velues, couchées ordinairement sur la terre ; les fleurs en épi, les feuilles opposées deux à deux.

Lieu. Les bois, les coteaux. Vivace.

Propriétés. Les feuilles ont un goût un peu austère, un peu amer, sans odeur. Cette plante a été très-célèbre, sous le nom de thé d’Europe. On en faisoit une panacée universelle ; mais elle a été reconnue pour être tout au plus un remède adjuvant, dans le traitement des maladies chroniques, sur-tout quand il faut ranimer un estomac languissant. Elle est indiquée dans la cachexie, la toux catarrheuse, les dépôts laiteux et les embarras des reins sans inflammation.


VERRUES. (Médecine rurale). Petites tumeurs ou excroissances qui viennent sur plusieurs parties du corps, mais plus particulièrement sur les joues et les mains.

Elles sont pour l’ordinaire dures, squirreuses, sans chaleur, rougeur ni douleur. Les unes sont courtes et larges ; les autres sont longues et menues. Il y en a qui n’excèdent pas la grosseur d’un pois ou d’une lentille ; il en est d’autres qui surpassent la grosseur d’une noisette Quand on examine les verrues de près, elles paroissent se partager comme l’observe M. Astruc, par le bout en plusieurs filets parallèles qui représentent un pinceau. Mais quelquefois aussi le bout en est arrondi et lisse.

Il est bien prouvé par l’ouverture des cadavres qu’il se forme des verrues intérieurement dans les viscères.

François Paulini dans les éphémérides des curieux de la nature rapporte l’exemple de deux verrues très-adhérentes et grosses comme des noisettes trouvées dans l’estomac d’un soldat qui mourut de la suite d’une hémoptysie. Salmutius a découvert une infinité de verrues dans le cadavre d’une fille morte de cachexie.

Les verrues sont toujours formées par l’allongement et l’accroissement des houppes nerveuses de la peau. Cet allongement et cet accroissement ne peuvent avoir lieu que lorsqu’elles reçoivent beaucoup plus de nourriture, ce qui arrive toujours lorsqu’elles sont comprimées à leur base, par quelque obstruction dans les glandes miliaires qui sont auprès, ou dans la membrane réticulaire qui les entoure, parce que cette compression retient dans les houpes la lymphe nourricière qui doit en revenir.

Les verrues sont pour d’ordinaires peu incommodes et n’entraînent jamais aucun danger, à moins qu’elles ne dégénèrent en cancer.

Pour les guérir radicalement, il faut les extirper : et pour cet effet, l’art de guérir nous offre plusieurs moyens. On y parvient en les liant, en les brûlant, en les coupant et en les desséchant ou déracinant.

1°. On les lie avec un crin ou un fil de soie ciré : ce moyen est