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exempt de danger, mais il est long et douloureux, et ne peut convenir qu’aux verrues longues et grêles ; il a encore un autre inconvénient qui est de ne point enlever les racines de verrues, et de les voir reparoître bientôt après.

2°. On les brûle en les perçant avec une aiguille dont l’extrémité est rougie au feu, ou bien en faisant un trou à une coque de noix où l’on fait entrer la verrue, et où l’on brûle ensuite du souffre.

Cette méthode a beaucoup d’efficacité ; mais aussi elle peut exciter une inflammation dans le voisinage, sur-tout si les verrues sont situées sur quelque partie tendineuse ou aponévrotique. Immédiatement après avoir pratiqué cette méthode, il faut appliquer sur la brûlure de l’onguent basilicon.

3°. Les ciseaux et le bistouri sont les deux instrumens dont on se sert pour couper les verrues ; mais il ne faut pas négliger de scarifier les racines, pour ne pas les voir repousser derechef.

4°. Enfin, on la desséchera en mettant en usage les corrosifs. Cette dernière méthode est préférable à toutes les autres. Il ne manque pas de végétaux, dont les sucs sont très-appropriés à les détruire radicalement. Il n’est pas d’homme, pour si peu qu’il soit accoutumé à vivre à la campagne, qui ne sache que le suc des feuilles de soucy, le lait de figuier sauvage, celui de tithymale, le suc de la chélidoine dont on imbibe la verrue plusieurs fois dans le jour, les feuilles de scrophulaire, du saule, de sabine et de pourpier pilées, réduites en pâte, et appliquées à plusieurs reprises sur les verrues, ont cette vertu.

Le sel fondu dans le vinaigre, ou dans le suc de raifort, la dissolution du sel ammoniac dans l’eau commune, ou bien ce même sel mêlé et pétri avec un peu de galbanum, appliqués sur la verrue, la dessèche et la fait tomber d’elle-même.

Quand tous ces remèdes corrosifs, pris dans la classe des végétaux, ne produisent pas les bons effets qu’on est en droit d’attendre de leur application constante et très-souvent répétée, il faut alors les toucher souvent, mais avec précaution, avec les escarotiques les plus forts, tels que la pierre à cautère, l’acide vitriolique, l’huile de tartre par défaillance, l’esprit de nitre. On peut mettre en usage tous ces moyens sans faire précéder aucune préparation intérieure, à moins que les verrues ne fussent occasionnées par un vice dans le sang et dans la lymphe. M. AMI.


VERTICILLÉ, ÉE, terme de botanique. Qui est disposé en verticille, ou bien qui porte des verticilles. On appelle fleurs verticillées, celles qui sont disposées en anneau ou en couronne, autour des tiges ou des rameaux ; et feuilles verticillées celles qui, placées autour de la tige, présentent la forme des branches d’un parapluie ou des rayons d’une roue.


VERVEINE. (Pl. Iere.) M. Tournefort la nomme, d’après