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l’atmosphère, et les jours où elle est abondante, sont très-rares dans nos climats ;

8°. La cassonade produit plus de cire que le miel et que le sucre raffiné.

Cette opinion n’est pas toutefois encore généralement admise. M. Proust, célèbre chimiste de Madrid, a fait connoître dans le Journal de Physique, (année 1802, tome 55, page 76) qu’il regarde la cire comme un produit de la végétation, et non des abeilles qui la séparent seulement de la glutine dont elle est accompagnée dans la poussière des étamines. Il annonce avoir découvert de la cire dans la fécule de certaines plantes, telles que la joubarbe, le chou, etc. La cire, ajoute-t-il, est le vernis que la végétation étend sur les plantes pour les garantir des effets de l’humidité. C’est elle qui constitue ce qu’on appelle la fleur des fruits, particulièrement remarquable sur les pommes, le raisin, sur les feuilles de chou, etc. La fécule de l’opium contient un suif qui est tout près de la cire ; la soie crue renferme un enduit de cire que l’alcool lui enlève.

Lequel, de M. Proust ou de M. Huber, a deviné le secret de l’Auteur de la nature ? Il seroit sans doute téméraire de vouloir le décider, et l’usage que nous faisons de ses dons est souvent heureusement indépendant des théories par lesquelles on cherche à en expliquer les principes et les causes.

Nouvelle presse propre à la fabrication de la cire. La simplicité toujours si désirable dans la construction des instrumens qui servent aux manipulations, se fait sur-tout remarquer dans la nouvelle presse que nous indiquons ici pour la fabrication de la cire.

Elle est composée :

1°. D’une auge en bois, de seize à dix-huit pouces d’équarrissage et de trois pieds de longueur ; la partie creuse a un pied de profondeur, autant de largeur, et vingt pouces de longueur ;

2°. D’un billot bombé en dessus, qui puisse entrer à l’aise dans l’auge, avec poignées fixées sur la partie bombée pour pouvoir le retirer.

Le fond de l’auge doit être taillé un peu en pointe avec des rainures, et percé d’une ouverture, pour faciliter l’écoulement de la cire.

On y place une planche mobile criblée de trous, et élevée de cinq à six lignes au dessus du fond, au moyen de plusieurs petites baguettes. C’est sur cette planche que l’on met le sac qui contient la cire, et sur ce sac se pose le billot dont nous avons parlé.

L’auge est portée par quatre forts pieds de bois. À chaque bout de l’auge sont fixés deux forts anneaux de fer, l’un un peu à droite, l’autre un peu à gauche, de manière que les deux leviers qui entrent dans chacun des anneaux ne se rencontrent pas, mais passent à côté l’un de l’autre sur le billot. Deux personnes pèsent sur l’extrémité des leviers ; le billot reposant sur le sac plein de cire s’enfonce également, en exprimant la cire qui sera reçue dans un baquet placé au dessous de l’ouverture pratiquée au fond de l’auge.

Nouveaux produits que l’on retire des gâteaux. La récolte de la cire et du miel ne sera plus désormais le seul objet de l’éducation des abeilles, le seul produit de leur travail. M. Lombard a trouvé le moyen de faire du vinaigre avec les rayons dépouillés du miel, et de l’eau-de-vie avec les eaux qui ont servi à fondre les gâteaux de cire, sans que les quantités de miel et de cire en soient diminuées. Dès l’an 11, (1803) il a présenté à la Société d’Agriculture deux bouteilles de vinaigre provenant du premier essai par lui fait. En l’an 12, (1804) ses expériences étoient déjà perfectionnées, agrandies : le vinaigre qu’il a de