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clarifiées avec un ou plusieurs blancs d’œufs, on les passe au travers d’un blanchet ; on les fait ensuite évaporer au bain-marie jusqu’à consistance d’extrait propre à former les pilules.

Sirop d’absinthe. Prenez sommités de grande et de petite absinthe, de chaque trois onces, eau bouillante quatre livres, cassonade quatre livres.

On fait du tout un sirop que l’on clarifie avec un blanc d’œuf, et que l’on cuit ensuite en consistance requise.

Sel d’absinthe. Le sel d’absinthe n’est autre chose que l’alcali de la plante ; il s’obtient en incinérant la plante à l’air libre ; la cendre qui résulte de cette combustion fournit, par le lessivage et l’évaporation de la lessive, une substance saline analogue à toutes celles qu’on retire des cendres en général ; ainsi, c’est donc très-gratuitement qu’on a assigné à ce sel des propriétés dépendantes de la plante.

Vin d’absinthe. Prenez sommités de grande et de petite absinthe sèche, de chacune deux onces, vin blanc deux pintes. On coupe menues les deux absinthes et on les met dans un matras ; on verse par dessus le vin, on bouche l’ouverture avec un bouchon de liège ; on place le vaisseau dans un lieu frais, et, après une macération de quarante-huit heures, on coule la liqueur avec expression, on la filtre, et on la conserve à la cave dans des bouteilles entièrement pleines et bien bouchées. (C.)


ABUTILON, Sida L. Genre de plante que Tournefort a placé dans sa première classe, laquelle renferme les herbes et sous-arbrisseaux dont les fleurs sont monopétales campaniformes. Il fait partie de la sixième section et constitue le cinquième genre. Lionnæus l’a placé dans sa seizième classe ou monadelphie, et dans la division des polyandres dont il forme le cinquième genre. Enfin, dans l’ordre naturel, l’abutilon appartient à la belle et grande famille des malvacées. Son caractère distinctif est d’avoir un calice simple, un style multifide et plusieurs capsules monospermes disposées orbiiculairement et formant le fruit.

L’abutilon ordinaire, (Lam. Dict. n°. 2, Sida abutilon L.) la seule plante de ce genre nombreux en espèces qui soit employée dans les arts, se distingue par les caractères suivans :

Fleurs, axillaires, d’un jaune doré, dont le limbe du pétale ne déborde le calice que de quelques lignes. Celui-ci, formé d’une seule pièce, offre dix angles saillans.

Fruit, composé de douze à quinze capsules velues et noirâtres, qui renferment des semences brunes et arrondies.

Feuilles, en cœur, pointues, crénelées sur leurs bords, molles, tomenteuses, pendantes, et d’un vert pâle. Elles sont portées sur des pétioles qui égalent leur longueur.

Port. Les tiges sont droites, cylindriques, creuses, d’une consistance ligneuse, verdâtres, couvertes d’un duvet très-fin et blanchâtre. Elles sont peu rameuses, et s’élèvent depuis un pied de haut jusqu’à sept, suivant la nature des terrains, le degré d’humidité et la chaleur des climats.

Lieu. Cette plante, suivant Linnæus, croît en Helvétie, en Sibérie, et dans les Indes-Orientales ; elle est naturalisée dans plusieurs jardins du midi de la France, où elle se propage sans culture, au moyen de ses graines qui se ressèment d’elles-mêmes. Sa végétation s’effectue complètement dans l’espace de quatre à cinq mois d’une chaleur vive, ce qui la range dans la série des plantes annuelles.

Propriétés. Toutes les parties de cette plante renferment un mucilage doux, onctueux et rafraîchissant, de même