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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/141

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tions, de repos et d’exercice, facilite singulièrement le développement de la vigueur et des forces des animaux dans leur jeunesse. En suivant ces principes, l’accroissement des animaux s’opère suivant la marche de la nature. (Ch. et F.)


ACCRUE, terrain sur lequel un bois s’est étendu de lui-même par les rejetons des racines, ou par le semis naturel des graines tombées des arbres. L’accrue encore jeune appartient au propriétaire du sol ; mais, s’il laisse écouler trente années sans exiger que le bois voisin de sa terre en soit séparé par un fossé, ainsi que l’ordonnent les règlemens, l’accrue fait irrévocablement partie de la forêt qui l’a produite. C’est, du moins, l’opinion d’hommes versés dans la jurisprudence forestière, et, en particulier, celle de M. Campestri, ancien ingénieur pour l’aménagement des forêts royales, et auteur d’un fort bon Dictionnaire Forestier.

Il est d’une très-grande importance, soit pour les propriétaires, soit pour les arbitres ou les juges de leurs contestations, de connoître l’âge des accrues, des taillis, etc. Voici la méthode indiquée par M. Campestri : choisissez dans une cépée un brin des plus gros ; faites-le couper par le pied, et raser obliquement en descendant de l’écorce sur le centre qui est toujours marqué ; comptez ce centre pour la première année, et ajoutez-la au nombre des cercles qui se trouvent entre lui et l’écorce inclusivement, le total donnera celui des années requises. Cette manière de connoître l’âge des arbres par le nombre des cercles concentriques de leur couche ligneuse est assez généralement connue ; mais il n’étoit pas inutile de la rappeler dans cet article, dont le sujet est une occasion fréquente de difficultés entre les propriétaires ruraux ou leurs fermiers. (S.)


ACCUL, ACCULER, (Chasse.) L’accul est le fond du terrier des renards et des blaireaux, contre lequel les chiens poussent ces animaux ; et encore un lieu fourré et sans issue où l’on réduit les bêtes sauvages, de sorte qu’elles ne puissent plus reculer. Les chasseurs nomment cette action des hommes ou des chiens, acculer le gibier.

L’accul est encore, en terme de chasse, la pointe formée par l’extrémité d’une forêt. (S.)


ACCULER, (Économie rurale et vétérinaire.) Fidèles au plan que nous nous sommes tracé, d’indiquer aux cultivateurs toutes les précautions capables de conserver dans leurs animaux la vigueur et la santé, nous les invitons principalement à ménager les efforts de leurs chevaux dans la descente des montagnes, soit en en coupant obliquement les pentes trop rapides, soit en enrayant leurs roues, ou même en plaçant en retraite des chevaux, pour retenir la masse qui se précipite sur le limonier, en raison de son poids et de la rapidité de la pente. Si l’on néglige ces précautions simples, ces animaux font des efforts considérables pour se rejeter en arrière, s’acculent, se roidissent sur leurs talons pour retenir la voiture qui les écrase de son poids. Ces efforts excessifs détériorent leurs articulations, usent leur peau, et quelquefois offensent grièvement les tendons de l’os de la pointe du jarret. Ces blessures sont plus fréquentes dans les meilleurs chevaux qui opposent à l’accélération de la chute des masses qu’ils charroient une résistance plus vigoureuse. Une légère attention évitera ces accidens, et conservera des animaux dont les utiles travaux nous enrichissent et nous soulagent. (Ch. et F.)


ACHARNER un chien de chasse.