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l’on met dans une cornue pleine d’eau, et l’on procédera la distillation. M. Sédillot paroît l’avoir employé avec beaucoup de succès en frictions, dans les douleurs vives et dans les affections rhumatismales.

La préparation que l’on connoît en pharmacie, sous le nom de sel de vinaigre, sel volatil d’Angleterre, est du sulfate de potasse arrosé d’acide acétique ; ses combinaisons avec les bases terreuses, alcalines et métalliques, sont les acétates.

Acide Arsenieux. On vend dans le commerce sous le nom d’arsenic, une substance blanche vitreuse qui, jetée sur les charbons, répand une fumée blanche et une odeur d’ail ; elle a été désignée d’abord sous le nom d’oxide d’arsenic ; le citoyen Fourcroy, qui lui a reconnu toutes les propriétés des acides, l’a appelée acide arsénieux. Il forme avec les différentes bases des combinaisons appelées arsénites, dont la plus importante pour les arts est celle connue sous le nom de vert de Schèele. Voici la manière de la préparer, d’après les procédés de cet habile chimiste : dissoudre à chaud une livre et demie de sulfate de cuivre dans seize pintes d’eau, préparer également à chaud une dissolution d’une livre et demie de potasse et de dix onces d’acide arsénieux, dans cinq pintes d’eau ; mêler peu à peu la première dissolution à la deuxième, agiter le mélange et laisser reposer plusieurs heures. On enlèvera la partie claire de dessus le précipité qu’il faudra laver une ou deux fois à l’eau chaude ; on le mettra sur une toile où il perdra une portion de son humidité, et on le fera sécher ensuite à une douce chaleur. Les quantités indiquées donnent ordinairement une livre six onces quatre gros de cette belle couleur verte, que l’on emploie si avantageusement en peinture dans toutes les couleurs à l’eau et à l’huile. Cet acide agit d’une manière si active sur les organes des animaux, qu’il les ronge et les détruit très-promptement ; c’est le plus violent poison que l’on connoisse. Le lait et les huiles, que l’on regardoit comme des moyens efficaces, étoient le plus souvent dangereux ; les seuls contre-poisons employés avec succès sont les sulfures alcalins dissous dans l’eau, et sur-tout les eaux chargées de gaz hydrogène sulfuré.

Acide arsenique. La grande variété de couleur de l’arsenic, qui passe si facilement du gris foncé au noir, est due à la forte tendance qu’il a pour s’unir à l’oxigène. Cette substance, extrêmement dangereuse, se vend dans le commerce sous le nom de cobalt ; elle sert à faire périr les mouches. L’arsenic forme avec le soufre deux combinaisons, dont l’une, qui est rouge, porte le nom de réalgar, et l’autre, qui est jaune, est connue sous le nom d’orpiment ; elles sont toutes deux des oxides sulfurés d’arsenic, et elles s’emploient souvent en peinture. L’oxide d’arsenic blanc, ou l’acide arsénieux, peut encore absorber une nouvelle quantité d’oxigène, il forme alors l’acide arsénique que l’on peut obtenir concret ; mais il attire l’humidité de l’air et il est très-promptement liquéfié. Deux parties d’eau en dissolvent une de cet acide, ses combinaisons, encore peu employées, portent le nom d’arséniates.

Acide Benzoique, Benjoin. Le benjoin s’extrait par incision d’une espèce d’aliboufier qui croît à Malabar, à Sumatra, et dans quelques parties de l’Inde. C’est une résine d’une odeur fort agréable, qui fournit, par l’eau bouillante ou par la sublimation, une substance cristallisée en aiguilles fines, d’une saveur âcre, piquante, qui est l’acide benzoique. Les citoyens Fourcroy et Vauquelin, ont prouvé qu’il existe dans l’urine des enfans, des vaches, des chevaux, et d’un grand nombre de quadrupèdes herbi-