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Les propriétés curieuses et intéressantes qu’il présente, soit à l’état de gaz, soit à l’état liquide, ont donné lieu à un grand nombre d’expériences qui, sans nous faire connoître ses principes composans, semblent se rapprocher de l’acide muriatique. Dégagé de sa base par les acides sulfurique, nitrique, gazeux ou liquide, il a une odeur piquante assez analogue à l’acide muriatique, une saveur très-acide et presque caustique. Il dissout la silice et attaque le verre avec facilité. Pour l’obtenir pur, il faut le préparer dans des vaisseaux de plomb, et ensuite le conserver dans des flacons de verre enduits intérieurement d’une couche de cire. Puymaurin s’en est servi pour graver sur le verre ; on peut appliquer plus en grand ses propriétés, en le faisant servir pour la gravure et l’impression : il n’est d’aucun autre usage.

Acide Gallique. L’acide gallique se trouve dans un grand nombre de substances végétales, telles que le quinquina, la grenade, le brou de noix, le sumac, et sur-tout dans la noix de galle, qui est une excroissance produite sur le chêne, par la piqûre d’un insecte. On connoissoit depuis long-temps, en chimie, les précipités noirs produits par la combinaison des substances astringentes avec les sels ferrugineux ; cependant, malgré les nombreuses expériences faites à ce sujet, ce n’est qu’en 1780 que Schèele découvrit l’acide gallique. Schèele, Déyeux, Dizé, Tromsdorff, ont publié différens procédés pour l’obtenir pur. Il est soluble dans l’eau, et beaucoup plus dans l’alcool ; il a une saveur âcre, piquante, un peu moins austère que celle de la noix de galle, et qui diminue d’intensité en se préparant par la sublimation. Il est employé dans les laboratoires pour reconnoître la présence du fer qu’il enlève même aux acides les plus puissans ; il entre dans la composition de l’encre et des teintures ; mais la noix de galle est employée de préférence, pour obtenir ces diverses préparations. C’est à la grande affinité du charbon pour l’oxigène, que M. Berthollet attribue la couleur noire produite par le mélange de l’acide gallique avec des dissolutions de fer. Ce dernier est ramené à l’état d’oxide noir par la privation de son oxigène qui, se combinant avec le radical gallique, met à nu une portion d’oxide de carbone. Cette destruction de l’acide gallique par l’oxigène nous démontre l’impossibilité d’obtenir des encres indélébiles tant qu’on n’aura pas trouvé le dissolvant du charbon.

Acide formique. Retiré principalement de la grosse fourmi des bois, l’acide formique a une odeur piquante et forte qui affecte les yeux d’une manière particulière ; sa saveur âcre et piquante quand il est pur, devient très-agréable quand il est étendu d’eau. On croit assez généralement qu’il se rapproche de l’acide acétique. Ses combinaisons, les formiates sont peu connues.

Acide hydrothionique. Cet acide est l’hydrogène sulfuré, qui est dû aux travaux importans de M. Berthollet : il est la première substance de ce genre dans laquelle la propriété acide n’est pas due à l’oxigène. Tromsdorff a proposé de l’appeler hydrothionique. C’est un réactif très-précieux pour reconnoître la présence du plomb dans les vins falsifiés.

Acide Lactique. Schèele a obtenu l’acide lactique du petit-lait aigri, il paroît avoir beaucoup de rapports avec l’acide acéteux : il faut attendre de nouvelles expériences pour décider quelque chose sur sa nature.

Acide Malique. L’acide malique qui existe principalement dans les pommes, se trouve dans un grand nombre de végétaux, tels que les prunes, les cerises, l’épine-vinette, l’ananas, le raisin ; pur et concentré, il a une couleur cerise, une