saveur aigre piquante, et constamment un arrière-goût sucré : il semble être le premier travail de l’acidification dans les substances végétales, et nous savons que le charbon le décompose en entier. Quelques expériences que j’ai faites sur les cuves en fermentation, appuyées de fortes analogies, me paroissent prouver que, dans le changement d’état du moût, l’alcool se combinant avec l’acide malique, forme cette substance gazeuse, suave et pénétrante qui, recueillie dans l’eau, se convertit ensuite en acide acéteux.
Acide mellique. M. Klaproth a découvert depuis peu, dans l’honigstein, pierre de miel des minéralogistes, un acide végétal combiné avec l’alumine ; il l’a appelé acide mellique.
Acide Molybdique. En distillant une partie de sulfure de molybdène avec six parties d’acide nitrique, on obtient une poudre blanche qui, lavée et chauffée, est l’acide molybdique. Il a une saveur aigre métallique ; il faut cinq cents parties d’eau pour en dissoudre une. Il se laisse facilement enlever son oxigène, et colore ses combinaisons. Ses divers oxides, qui passent du noir au bleu, au vert, et au jaune, peuvent fournir des produits fort intéressans pour la peinture et les arts. C’est avec le molybdène d’étain, qui tient une grande quantité d’oxide de molybdène, que l’on prépare, en Allemagne, cette belle couleur d’azur, avec laquelle on colore les cires.
Acide Muqueux. Schèele a donné à cet acide le nom de sachlactique, parce qu’il l’a retiré du sucre de lait. Haller donne, dans sa Physiologie, les quantités de sucre de lait que peuvent fournir quelques animaux :
4onces, lait | de brebis | 35 à 37 grains | |
de chèvre | 47 à 49 | ||
de vache | 53 à 54 | ||
de femme | 58 à 67 | ||
de jument | 69 à 70 | ||
d’ânesse | 80 à 82 |
Les chimistes l’ayant trouvé dans tous les mucilages, M. Fourcroy l’a appelé acide muqueux. C’est une poudre blanche, grenue, peu acide, et très-peu soluble dans l’eau.
Acide Muriatique. L’acide muriatique, appelé autrefois acide marin, esprit de sel, existe en grande abondance dans la nature, combiné avec la soude, la magnésie et la chaux. Dégagé de sa base par l’acide sulfurique, il forme une fumée blanche très-expansible, dont l’odeur, vive et piquante, est analogue à celle des pommes de reinette et du safran. Il irrite d’une manière marquée les yeux et la gorge. M. Guyton de Morveau s’en servit à Dijon, en 1773, pour détruire les miasmes putrides ; et les expériences souvent répétées qu’on a faites depuis, dans les maladies épidémiques des hommes et des animaux, ont eu les plus heureux succès. Dissous dans l’eau, il est blanc, volatil, exhalant une fumée blanche, très-avide de l’humidité, il ne peut être pris intérieurement dans cet état sans danger. Avec l’acide nitrique, il forme l’eau régale, acide nitro-muriatique. Baumé, en le combinant avec l’alcool, l’a employé pour blanchir les soies sans les décruer ; il recommande sur-tout qu’il soit bien pur et privé d’acide nitrique. Vogler a remarqué que l’acide muriatique, et tous ses composés donnoient en teinture des couleurs plus rabattues et plus sombres.
On a fait beaucoup d’expériences pour reconnoître la nature de l’acide muriatique ; d’après les expériences des chimistes anglais, et sur-tout de M. Berthollet, il seroit une combinaison d’azote, d’hydrogène et d’un peu d’oxigène. Il forme, avec quelques bases, des sels très utiles, et dont plusieurs sont assez généralement employés.
Le muriate de baryte est un réactif très-précieux pour indiquer les plus petites quantités d’acide sulfurique.