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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/161

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il a une saveur acide et piquante qui donne une limonade agréable, lorsqu’on le mélange avec le sucre et des substances odorantes.

Parmi les combinaisons qu’il forme dans son état de saturation, on distingue le tartrite de potasse, tartre soluble, et le tartrite de soude et potasse, qui est le sel de Seignette du commerce.

Acide Tunstique. On extrait l’acide tunstique de ses combinaisons naturelles, les tunslates de chaux, de fer et manganèse qui accompagnent souvent les mines d’étain, soit en Saxe, en Bohème, en Suède, en Cornouaille ou en Sibérie. Les divers procédés pour séparer l’acide tunstique de ses bases, sont de le traiter par la voie sèche avec la potasse, et de la lui enlever ensuite par l’acide nitrique ou muriatique. Ainsi purifié, il est sous la forme d’une poudre blanche dont la saveur est âpre et métallique, quoique son acidité soit peu marquée ; il n’est pas altérable à l’air ; l’eau bouillante en dissout un vingtième. Quand on aura extrait en grand l’acide tungstique du tunstate de fer, qui est le seul que nous possédions en France, on emploira sûrement, d’une manière très-utile aux arts, quelques unes de ses combinaisons.

Acide urique. MM. Fourcroy et Vauquelin ont donné ce nom à une substance acide qui existe dans les calculs de la vessie, et que Schèele et Bergman avoient appelée acide bézoardique. L’acide urique paroît être un composé quaternaire d’azote, de carbone, d’hydrogène et d’oxigène, constamment coloré par la substance que ces célèbres chimistes françois nomment urée.

Acide zoonique. La distillation des substances animales fournit un acide que l’on a cru être un acide particulier, et qui a été désigné sous le nom d’acide zoonique ; mais on a prouvé qu’il n’est que de l’acide acéteux tenant en dissolution une matière animale. (I. L. Roard.)


ACIER. L’acier est le résultat de la combinaison du carbone avec le fer, à une haute température. On en connoît trois espèces, qui sont, l’acier naturel, l’acier de cémentation, et l’acier fondu.

L’acier naturel est celui qu’on obtient immédiatement par la fusion de la fonte, qui est une combinaison triple de fer, de carbone, et d’oxigène. Le but qu’on se propose dans cette opération est de produire une combinaison plus intime du carbone avec le fer, et de le priver de tout l’oxigène qu’il peut contenir. Quoique cet acier soit toujours inégal, rempli de pailles, moins dur, et moins cassant, il est beaucoup plus employé que tous les autres aciers, pour la grosse coutellerie, les ressorts, les charrues, attendu qu’il se soude plus facilement et qu’il est à un prix fort inférieur.

On prépare l’acier de cémentation, en plaçant dans une caisse ou dans un creuset, des bandes de fer qui se trouvent enveloppées avec soin d’une couche de charbon un peu gros, légèrement humecté. La caisse de fer ainsi remplie de couches alternatives de bandes de fer et de charbon, on la recouvre par un lit de sable humide, assez épais, afin de prévenir la destruction du carbone. Placée dans le fourneau, on augmente graduellement le feu : dans de vastes ateliers, comme à Newcastle où l’on cémente à chaque fois de vingt-cinq à trente milliers d’acier, l’opération dure cinq jours et cinq nuits. Une précaution indispensable pour avoir du bon acier cémenté, c’est de se procurer du fer bien pur, sans gerçures, sans pailles, et qui ait été forgé avec le plus grand soin. Des expériences très exactes, faites sur des fers de la Franche-Comté, du Berry, du comté de Foix, qui avoient été bien étoffés et très-bien travaillés, ont fourni la preuve que le fer de Suède n’est préférable à tous les autres