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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/162

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fers dans la fabrication de l’acier, que par la seule préparation de la forge.

Pour avoir l’acier fondu, on traite pendant quelques heures, à un grand feu, de l’acier naturel ou de l’acier de cémentation. Dans l’état liquide que prend le métal, il se purifie de toutes les matières étrangères interposées, et toutes ses parties reviennent plus uniformes et plus homogènes. La manière de faire l’acier fondu à Sheffield, d’après la description qu’en a donnée Jars, consiste à pousser à un grand feu, pendant cinq heures, un mélange de rognures d’acier, et d’un flux vitreux dont il ne put se procurer la composition. Mais Chalut, d’après les nombreuses expériences qu’il a faites sur cet objet, a prouvé que toutes les substances vitreuses peuvent servir à cet usage, excepté celles dans lesquelles il entre du plomb et de l’arsenic.

M. Clouet qui, dès 1788, s’étoit occupé des moyens de convertir le fer en acier fondu, par une seule opération, reprit en l’an 6 ses expériences, dont il fit bientôt connoître les heureux résultats. Les avantages de son procédé l’emportent d’autant plus sur tous ceux mis auparavant en usage, qu’il peut fournir un produit uniforme, et ans des proportions constantes de carbone et de fer. On place dans un creuset bien luté six parties de rognures de clous de maréchal ou de fer bien doux, et quatre parties d’une mélange égal de marbre et d’argile cuite bien réduite en poudre ; après quelques heures d’un très-grand feu, on obtient de l’acier fondu. Une partie des premiers résultats de M. Clouet fut confiée à Lepetit-Wale, qui en fabriqua des rasoirs aussi bons que ceux obtenus des aciers anglais, de Huntzman et de Marschall.

L’acier acquiert, par la trempe, une dureté extraordinaire que l’on peut diminuer à volonté par le recuit ; ces deux propriétés le rendent extrêmement précieux dans la fabrication d’une grande quantité d’instrumens, pour lesquels on est obligé d’avoir une trempe plus ou moins dure, suivant l’usage auquel ils sont destinés. L’opération de la trempe consiste, après avoir chauffé fortement le métal, à le refroidir très-promptement en le plongeant soit dans l’eau, soit dans l’urine, soit dans l’huile. L’acier, comparé au fer, acquiert un volume plus considérable, ses grains sont blancs, gros, brillans ; il devient plus élastique, plus sonore, susceptible d’un plus beau poli, et il se rouille plus difficilement.

On emploie l’acier fondu pour les brunissoirs, les lancettes, et beaucoup d’objets d’horlogerie. L’acier de cémentation sert à faire des burins qui peuvent soutenir de fortes percussions, sans s’égrener et sans se refouler.

L’acier naturel étant moins cher, et se travaillant plus facilement que les deux autres, est d’un grand usage pour le tranchant de tous les outils qui n’exigent pas une grande perfection. On peut facilement distinguer le fer de l’acier, par le moyen de l’acide nitreux ; une goutte mise sur le métal qu’on veut essayer, après avoir été lavée et emportée par l’eau, laisse sur le fer une tache blanche, et une tache noire sur l’acier. (J. L. R.)


ADULTE, (Économie rurale et vétérinaire). Un animal domestique est adulte, quand son corps est entièrement formé, lorsqu’il a acquis la taille et la vigueur dont sa constitution physique le rend susceptible. On peut assez généralement fixer cette époque à l’âge où les dents de lait sont tombées et remplacées par celles d’adulte. Elle varie dans chaque espèce d’animaux en raison de leur longévité ; elle arrive d’autant plus tard, que leur vie doit durer plus long-temps. C’est le moment où l’on peut ordinaire-