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miers jours ; on la tient avec l’agneau dans des clayons séparés ; on peut encore frotter l’agneau substitué avec le délivre de la mère qui doit l’adopter. Il est quelques agneaux qu’il faut conduire à leur mère, parce qu’ils ne se connoissent pas, ce qui est rare. Cependant, des attentions analogues conviennent aux veaux et aux poulains. Les chèvres étant l’espèce d’animaux qui accepte le plus facilement des nourrissons étrangers, il est très-avantageux d’en avoir quelques unes qui aient du lait à la portée d’un troupeau de bêtes mérinos. On leur donne un des jumeaux qui viennent quelquefois, ou un agneau dont la mère seroit mauvaise nourrice. On n’a pas de peine à accoutumer les chèvres à l’adoption de nourrissons.

Les poulains de races fines s’accoutument facilement à boire du lait de vache autre que celui de leur mère, et il est avantageux de leur en donner quand celui de la mère n’est pas en quantité suffisante ; on le continue, on le prodigue même après le sevrage aux poulains destinés à la course.

On fait boire le lait aux veaux que l’on sépare de la mère peu de temps après la naissance, en plongeant la main dans le seau, et en leur donnant un doigt qu’ils saisissent entre leurs lèvres ; d’autres personnes attachent au fond du vase un chiffon de toile, qu’ils appellent poupée ; cette méthode artificielle fait exécuter aux poulains la succion à peu près comme avec le trayon ; peu à peu ils s’accoutument à boire seuls. (Ch. et Fr.)


ALLER. Ce mot est employé en vénerie dans différentes expressions.

Aller au bois ou en quête, c’est lorsque le veneur va chercher la bête avec son limier.

Aller de bon temps. La bête qui ne fait que traverser un taillis, un fort ou une plaine, va de bon temps.

On dit qu’elle va d’assurance quand elle marche tranquillement au pas ; qu’elle va de hautes erres, quand le chasseur remarque qu’elle est passée depuis plusieurs heures dans l’endroit où il en rencontre les voies ; qu’elle va au gagnage, lorsqu’elle se jette dans les champs ensemencés pour y viander ou pâturer ; enfin qu’elle va sur soi, lorsqu’elle revient sur ses pas. L’on dit plus communément dans cette dernière circonstance, se sur-aller, se sur-marcher.(S.)


ALLETTES ou ALLAITES. Ce sont, en terme de chasse, les mamelles de la louve. (S.).


ALLONGÉ. On désigne, en vénerie, par l’épithète allongé, un chien dont les doigts et les ongles ont pris un accroissement extraordinaire à la suite de quelque blessure aux pieds. (S.)


ALLONGER le trait, (Vénerie.) Voyez au mot Limier. (S.)


ALMANACH, (Physique.) Ce que l’on a dit dans le texte relativement aux almanachs, et à la futilité des prédictions qu’on en tire, est très-juste et très-raisonnable ; mais je ne dois pas dissimuler que les conjectures qui suivent ces réflexions, sont extrêmement incertaines.

Le principe fondamental sur lequel on s’appuie, est l’action de la lune sur l’atmosphère, action que l’on suppose devoir produire un flux et un reflux analogue à celui des mers. De là, tous les changemens de temps, et leurs retours périodiques comme les révolutions de la lune ; mais malheureusement le principe, quoique vrai en lui-même, l’est beaucoup moins dans les applications. À la vérité, l’attraction de la lune soulève un peu l’atmosphère ; mais cet effet est extrêmement foible à cause du