peu de densité de l’air, et ceci n’est pas seulement une conjecture, car on démontre, par un calcul rigoureux, que dans les cas les plus favorables, les actions réunies de la lune et du soleil ne produisent pas dans l’air un déplacement de sept centimètres par seconde. (Voyez la Mécanique Céleste, tome II, p. 297.) Or, il paroît impossible de constater l’existence d’un vent assez peu considérable dans cette atmosphère, d’ailleurs très-agitée ; la vérité est que nous ignorons jusqu’à quel point ces petites oscillations peuvent influer sur les causes diverses qui agissent sur un fluide aussi mobile que l’air, et dans lequel, à raison de cette grande mobilité, une cause très-légère peut être la source de très-grands changemens. C’est au temps et à l’expérience à nous éclairer sur ce sujet, comme sur tant d’autres. (I. B.)
ALOUETTE, Alouette Des Champs, Alouette Commune, (Alauda arvensis Lin.) petit oiseau généralement connu dans les campagnes. Les ornithologistes rangent le genre des alouettes dans l’ordre des passereaux, quatrième section ; c’est-à-dire parmi les oiseaux dont le bec conique et aigu est simple, droit, non aminci, et sans dents ni échancrures, dont les pieds grêles sont propres au sautillement, dont le corps n’est point épais, enfin, qui se nourrisseur de graines et d’insectes.
De toutes les espèces de menu gibier, l’alouette est le plus abondant, l’un des plus délicats et des plus sains ; c’est aussi celui dont la chasse est la plus facile, la plus copieuse, et la plus fréquemment pratiquée. Mais cette chasse, ou plutôt cette guerre active et poussée à l’excès, a diminué sensiblement une espèce utile, et la menace d’une destruction totale. Quiconque a habité les champs, peut avoir observé que les alouettes y sont beaucoup moins nombreuses qu’autrefois. À mesure que le luxe a fait disparoître la simplicité des goûts et des appétits, il a commandé des jouissances anticipées et multipliées au delà de toute mesure : l’équilibre que la nature prévoyante avoit établi avec une sagesse admirable entre les ressources alimentaires, dont elle nous abandonne l’usage modéré, et les moyens de reproduction, a été rompu ; et si des ménagemens, déjà bien tardifs, ne viennent bientôt mettre un frein à une prodigalité irréfléchie, qui nous fait sacrifier au temps présent la propriété de l’avenir, nos neveux auront à nous reprocher une foule des privations plus ou moins pénibles.
Animées par le vol perpendiculaire, ou rasant le sol, et par le vif et léger piétinement des alouettes, égayées par leur joli ramage, les campagnes découvertes, soit qu’elles aient été dépouillées, soit qu’elles aient reçu de nouvelles semences, espoir du cultivateur, prennent encore un nouvel intérêt, en devenant le théâtre des amours un peu volages de ces oiseaux, ainsi que le berceau de leur grande fécondité.
Les alouettes se rassemblent en automne et en hiver ; n’étant plus distraites par les soins qu’entraînent le besoin de se reproduire et une famille naissante, ne s’occupant plus que de leur subsistance, leur chair se charge de graisse. C’est à cette époque que dans quelques cantons de la France, et sur-tout à Paris, où l’on en consomme beaucoup, elles prennent le nom de mauviettes. C’est le temps où on leur fait la chasse avec le plus de succès ; ce devroit être aussi le seul où il fût permis de leur tendre des pièges. Plus tôt, on détruit les alouettes avant qu’elles aient commencé ou terminé leurs couvées ; ce qui appauvrit l’espèce, puisqu’on la prive des moyens de réparer les pertes qu’on lui fait éprouver.
Chasse aux Alouettes. Consi-