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Cette mécanique me paroît ingénieuse, et d’un jeu sûr.

Quelle que soit au reste l’espèce de piquet qu’on adoptera, il restera toujours à employer, pour achever de monter son filet, quatre cordes pour le tendre par en haut et deux pour le tirer. C’est des unes et des autres que j’ai maintenant à parler.

Les nappes étant disposées sur un terrain naturellement uni et débarrassé de tout corps nuisible, tel que branches, pierres, etc., on y attache les guèdes ou flèches par les boucles qui terminent chacune des grosses cordes passées dans l’enlarmure, et, s’il est besoin, par deux cordelettes placées à des distances égales sur chacune des largeurs du filet. On enfonce fortement en terre les piquets destinés au mouvement des guèdes, et on les place de manière qu’ils rendent roide le bas du filet, en écartant, autant que possible, l’extrémité inférieure de la flèche à laquelle l’on a vu que ce filet étoit attaché. Il faut ensuite tendre de la même manière les extrémités supérieures, et c’est à quoi servent les cordes qui viennent d’être indiquées. Elles sont longues chacune de trois fois la largeur du filet, et terminées à chacun de leurs bouts par une boucle ou nœud ouvert. L’un de ces bouts ou boucles est attaché à la tête a de chaque guède ; (fig. 2) et ces quatre cordes tendues diagonalement vont rejoindre par leur autre bout un fort piquet à crochet où elles se fixent, et qui est enfoncé en terre dans l’alignement des deux autres piquets où se meuvent les guèdes ; de sorte que les quatre piquets ensemble, et la lisière ou enlarmure inférieure de chaque nappe, sont toujours dans la même direction, et présentent à l’œil une ligne exactement droite. Viennent enfin les cordes de tirage, ou qui font jouer les nappes. Il n’y en a que deux ; elles s’adaptent de côté et d’autre à l’extrémité a des deux guèdes les plus proches du chasseur. (Voyez cette disposition, figure 2.) Ce côté des nappes s’appelle la tête du filet. Ces cordes sont, ainsi que les précédentes, grosses comme celles qui passent par l’enlarmure. Elles ont en longueur quatre fois la hauteur ou la largeur des nappes, et se réunissent diagonalement par leur extrémité où un nœud c les rassemble, et d’où part une troisième corde, ou même l’une des deux précédentes prolongée, pour aboutir à la place où se tient le chasseur. Cette place, que quelques auteurs appellent forme, est éloignée d’environ trente pas de la tête du filet. Elle est ordinairement creusée, du moins assez, pour présenter aux pieds de celui qui fait jouer les nappes, un arrêt ou point d’appui, lorsqu’il se jette en arrière pour ramener vers lui la corde de tirage sur laquelle il est assis, et à laquelle est attaché par un nœud un bâton long d’un ou de deux pieds, qu’il peut saisir et empoigner de ses deux mains pour avoir plus de facilité à tirer. Il est bon encore que cette même corde qui passe sous le chasseur soit fixée, à quelque distance derrière lui, par un piquet qui la tienne juste au degré de tension que demande le repos des nappes, afin que le tirage qu’exerce le nappiste soit uniquement et immédiatement employé à faire mouvoir les nappes, et non à tendre d’abord les cordes destinées à opérer ce mouvement.

Après avoir préparé les nappes, il s’agit d’y attirer les alouettes, et c’est à quoi sert le jeu du miroir. Cet instrument est composé d’un morceau de bois long de huit à neuf pouces, large de deux au plus ou même d’un et demi en dessous, et formant en dessus le toit ou le dos d’âne. Les deux extrémités ne se terminent pas carrément, mais sont aussi taillées en biseau ou plan incliné. On recommande encore de ne pas applanir exactement les deux grands côtés, mais