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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/226

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grande quantité d’alouettes. C’est alors que l’extrémité de la chasse marche de front vers les drapeaux, et que le cordon, se resserrant de plus en plus, presse les alouettes vers les gluaux. Toute cette marche doit être exécutée avec intelligence pour ne pas presser mal à propos les alouettes et les forcer à s’envoler. Il faut souvent marcher courbé ou se mettre ventre à terre, imiter les animaux paissant, etc. Au moment du coucher du soleil, le milieu du cordon doit se trouver à environ deux cents pas du front des gluaux. C’est alors que le cordon continuant de se serrer avec circonspection, amène au piège les alouettes qui, à cette heure, ne font plus que voleter, s’élevant seulement de quelques pieds. Ainsi elles se jettent infailliblement dans les gluaux, et s’y prennent quelquefois au nombre de cent douzaines et plus, selon que le canton est fréquenté par ces oiseaux. (S.)


ALPAGE, ALPEGE ou ALPEN. Suivant l’Encyclopédie économique, on nomme ainsi, dans quelques cantons de la France, une terre en friche ; et en Suisse, les pâturages sur les montagnes. L’emploi de ces mots ne paroît pas bien certain, et il m’est absolument inconnu. (S.).


ALPISTE, Phalaris L. genre de plante établi par les botanistes modernes, que les anciens confondoient avec celui du chiendent ou gramen, et que Tournefort a placé dans sa quinzième classe, troisième section. Linnæus l’a rangé dans sa triandrie digynie ou sa troisième classe, seconde section. Il fait partie de l’humble, mais utile famille des graminées qui composent le cinquième ordre de la classe deuxième dans la méthode naturelle. Enfin, les agronomes placent plusieurs des espèces qui composent ce genre dans la division des céréales, parmi les plantes d’usage dans l’économie rurale et domestique. Le nom de phalaris vient d’un mot grec qui signifie blanchâtre : il lui a été donne à cause de la couleur de ses semences.

Son caractère générique consiste en une glume à deux valves comprimées, naviculaires, égales ; en un calice à deux bâles concaves, pointues, inégales, plus courtes que celles de la glume, et en ce que ses fleurs sont disposées en épis rameux.

L’espèce cultivée en grand se nomme alpiste des Canaries, Lam. dict. n°. 1. C’est le phalaris Canariensis de Linnæus. Elle est connue, dans différens endroits, sous les noms vulgaires de graine d’Espagne, d’oiseau, de canaris et de serins ; c’est le gramen spicalum, semine miliaceo, albo, griseo, aut flavo de Tournefort. En Italie et à Alger, on la nomme escaiolo ; à Valenciennes et à Auch, on la connoît sous la fausse dénomination de millet, nom affecté au panicum miliaceum L. Cette plante est annuelle et ne vit que trois à cinq mois, suivant les latitudes où elle croît. Voici sa description :

Racines, nombreuses, touffues, déliées, ne s’enfonçant en terre que de six à huit pouces, et dans un diamètre d’environ un pied.

Tiges, droites, feuillées, noueuses, cylindriques, creuses, hautes de dix-huit pouces à trois pieds, de consistance molle, et de saveur légèrement sucrée lorsqu’elles sont vertes, roides, et d’un jaune de paille quand elles sont sèches.

Feuilles, larges de trois à quatre lignes, longues de quatre à six pouces, molles, tendres, sans aspérités, de couleur vert tendre, et de saveur herbacée.

Fleurs, terminales, disposées en épis ovales, cylindriques, de dix-huit lignes de long sur cinq de diamètre, très-serrées et panachées de vert et de blanc.

Semences, aplaties, un peu pointues par les deux bouts, lisses, luisantes,