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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/243

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insensible, autrement cette augmentation de taille opère une simple dégénération accompagnée d’une dégradation de qualités. (C. et F.)


APPAT, (Chasse et Pêche.) Sous cette dénomination générique sont comprises toutes les substances que l’on emploie pour attirer dans les pièges les animaux sauvages, soit terrestres, sait aquatiques. La connoissance des habitudes et des appétits de ces animaux divers doit précéder et diriger la préparation des appâts qui trompent leur défiance et les font tomber dans les embûches. Ces notions, que l’expérience et la routine ont données aux chasseurs et aux pêcheurs de profession, peuvent aussi s’acquérir et même s’étendre ou se perfectionner par l’étude de l’histoire naturelle. Que les habitans des campagnes ne pensent pas que ce soit une étude difficile ; personne n’est mieux placé qu’eux pour s’y livrer avec avantage et pour en tirer des ressources importantes en agriculture et en économie rurale. L’histoire naturelle n’exige pas de professeurs ; c’est la nature elle-même qui se charge de l’enseignement, quand on sait la consulter et écouter ses leçons. Ceci, comme il est aisé de le sentir, n’a aucun rapport à la partie purement mécanique de cette science, c’est-à-dire à la classification des êtres animés ou inanimés, et à leur arrangement méthodique dont on a fait depuis quelque temps des théories fort embrouillées, s’accumulant et se succédant avec une inconcevable rapidité, et toujours sans aucun but d’utilité ni d’agrément.

Les appâts doivent donc varier, suivant la nature des animaux que l’on cherche à surprendre : on les trouvera indiqués dans les articles qui traitent des différentes manières de chasser et de pêcher. (S.)


APPEAUX. On nomme appeau tout instrument qui sert à imiter le cri d’un oiseau ou d’une bête sauvage ; et lorsque l’abondance du gibier ou le goût de la chasse porte un habitant de la campagne à dresser des pièges aux oiseaux, ou aux bêtes qui fréquentent son voisinage, il lui devient indispensable de se munir, en une infinité de rencontres, d’appeaux qui rendent sa chasse moins pénible, et sur-tout plus fructueuse.

Il y a des appeaux particuliers et propres à certains oiseaux exclusivement ; il y en a de communs à plusieurs espèces, et qu’on emploie dans les pipées. On en a fait aussi pour quelques bêtes qui viennent à la voix de celles de leur espèce, telles que le cerf, le chevreuil, le sanglier, le renard, le lièvre, etc.

On se sert d’appeaux particuliers dans les chasses aux alouettes, aux cailles, aux perdrix rouges et grises, aux vanneaux et pluviers, aux bécasses, canards et oies sauvages.

L’appeau le plus commun pour les alouettes, est un petit cylindre de fer-blanc creux, de six ou huit lignes de diamètre, et deux ou trois d’épaisseur. Cet instrument a assez exactement la forme d’une petite dame à jouer : ses deux faces ou tables sont percées diamétralement d’un petit trou par lequel l’air, attiré du dehors, lorsque l’appeau est placé entre les lèvres, produit un petit sifflement imitatif de la voix de l’alouette. Quelquefois une des faces de cet appeau est convexe ou en calotte, et cette construction est même plus estimée ; le côté convexe se place entre les lèvres. On imite encore cet appeau au moyen d’un noyau de pêche que l’on aplatit, des deux côtés, avec une meule ou sur une pierre, et que l’on perce diamétralement ; on le vide ensuite de son amande et l’on s’en sert comme du précédent. Quelques oiseleurs estiment beaucoup un appeau de cuivre ou d’argent, formé d’un tuyau long de trois