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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/247

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oiseleurs habiles obtiennent des sons singulièrement imitatifs.

Le chiendent que l’on doit préférer pour cet usage, est celui qui aime les bois un peu sombres et humides, dont les feuilles sont minces, n’ont qu’une très légère côte, et ne sont couvertes que d’un duvet presque insensible. On recommande aussi de choisir les feuilles du milieu de la plante, celles du haut étant trop tendres, et celles du bas trop dures.

Le chiendent dont la feuille est plus duvetée peut servir aussi, pourvu qu’on le fasse macérer pendant environ trois heures entre quatre feuilles de papier gris, imbibées d’eau mêlée de vinaigre, Voy. l’article Pipée. (S.)


APPELANTS. En langage d’oiseleur, ou désigne par le terme d’appelant, ainsi que par celui de maquette, un oiseau vivant qui, dans différentes chasses, sert à attirer aux pièges ceux de son espèce. Ces appelants sont quelquefois attachés par les pattes à des ficelles ou à un piquet, de manière à avoir la faculté de voleter et s’agiter ; d’autres fois ils sont enfermés dans des cages, et placés sous des arbres ou arbustes, ou dans des prés, selon la chasse dans laquelle ils sont employés. La chouette est un excellent appelant pour la pipée. Il faut avoir des alouettes, des ortolans et des becfigues pour attirer ces oisillons, surtout dans la chasse au miroir. Les cailles et les perdrix mâles se précipient infailliblement dans les halliers du piège, derrière lesquels on a placé une femelle de leur espèce, élevée en cage, et que l’on appelle dans cette occasion une chanterelle. (Voyez, pour plus de détails, les articles des différens oiseaux qui font l’objet d’une chasse spéciale.)

Il est donc important, pour celui qui met quelque intérêt à la poursuite de ces espèces de gibier, de garder chez lui des appelants pour les chasses qu’il veut pratiquer. Lorsque l’on n’a point eu cette précaution, il faut attendre patiemment que quelque imprudent oiseau soit tombé dans les pièges, et le faire aussitôt servir de moquette pour y appeler les autres. (S.)


APPÉTIT, (Économie rurale et vétérinaire.) Lorsque les animaux paissent librement dans les pâturages, ils rejettent avec soin les plantes qui leur sont nuisibles ; et comme ils n’éprouvent jamais d’excessifs besoins, ils prennent rarement des alimens au delà de ce qui est nécessaire pour les nourrir. Ils ne sont victimes de leur voracité, que, lorsque rencontrant de jeunes pousses d’arbres, des blés verts, des luzernes, du sainfoin, ou des trèfles verts dont ils sont très-friands, ils en prennent avec excès. (Voy. Indigestions.)

Dans l’état de domesticité, la santé des animaux dépend, sous ce rapport, des soins de l’homme, car ils ne peuvent toucher aux alimens que quand il plaît à leur maître de leur en donner. Leurs repas doivent être réglés de manière à ce qu’ils n’éprouvent jamais une faim excessive ; car leur appétit devenant d’autant plus grand que l’on apporte plus de retardement à le satisfaire, ils sont alors seulement exposés à manger avec excès. On doit aussi veiller, pour entretenir leur santé, à ce qu’ils ne se repaissent qu’après s’être reposés quelques instans, et qu’ils ne retournent au travail que lorsque leur digestion est commencée, quelque temps après leur repas. (Voy. Exercice, Repos.)

Les indigestions sont plus fréquentes dans les animaux voraces, lorsqu’on ne leur donne pas une attention particulière ; quelques uns d’eux avalent avec une telle précipitation le grain qu’on leur présente, qu’ils semblent plutôt le boire, que le manger. Ou doit mêler leur