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grain avec de la paille hachée, leur donner beaucoup plus de paille que de foin ; en agissant autrement, leur estomac se gonfleroit, ils éprouveroient des Indigestions et des Coliques. (Voyez ces mots.)

Les animaux qui manquent d’appétit, ou dont la digestion languit, doivent être soumis à un régime opposé ; leur faim doit être excitée par le foin le plus fin, les alimens les plus savoureux et les plus délicats ; on doit même les saupoudrer de sel, ou les asperger d’eau salée. Les chevaux se dégoûtent assez ordinairement du vieux foin, quand l’on en récolte de nouveau ; dans les longues sécheresses, lorsqu’ils sont fatigués par des travaux trop pénibles, on doit alors humecter le fourrage avec de l’eau salée.

Quelquefois les chevaux ou les bœufs dont l’appétit est dépravé mangent du plâtre, de la terre, rongent leurs cordes, le cuir, et lèchent incessamment les murs ; si ces symptômes de digestions imparfaites sont souvent accompagnés de rots acides, on doit leur administrer en boissons des substances alcalines, telles qu’une lessive de bois non flotté ; s’ils sont affectés de rapports putrides, on leur donnera des substances spiritueuses ou purgatives, telles que l’aloès, l’eau-de-vie.

On tente quelquefois d’exciter leur appétit par des Billots, des Mastigadours ; (V. ces mots) mais ces moyens, ne remédiant point au mal, sont souvent insuffisans. (Ch. et Fr.)


APPUYER Les Chiens, (Vénerie.) C’est suivre les chiens courans, lorsqu’ils chassent un gibier, les diriger et les animer de la voix ou du son de la trompe. (S.)


ARACHIDE, Arachis hypogœa. L. L’arachide est une plante herbacée de la famille naturelle des légumineuses, cultivée depuis long-temps en Asie, en Afrique, et en Amérique.

Sa racine est fibreuse et chevelue. Ses tiges sont communément couchées ; ses feuilles alternés et ailées, composées de quatre folioles en deux paires, dont une paire termine le pétiole commun de la feuille, et l’autre est située un peu plus bas. Chaque feuille est accompagnée à sa base d’une stipule qui se divise en deux lanières courtes et pointues. Des aisselles des feuilles sortent les fleurs papilionacées, seules ou par paires. On a cru remarquer qu’il n’y a que celles près de terre qui deviennent fertiles, et viennent à bien. Après la floraison, la gousse, qui est cartilagineuse, cherche à s’ensevelir dans la terre, sans se détacher de la plante. C’est dans cet état qu’elle reçoit son dernier accroissement, et que la graine mûrit. Cette gousse, arrivée à sa perfection, a un à deux pouces de longueur, sur quatre à cinq lignes de diamètre. Elle est presque cylindrique, et contient d’une à trois graines qui en remplissent la cavité.

Culture de l’arachide. Cette plante, étant indigène des pays chauds, n’est pas susceptible d’être naturalisée dans nos départemens septentrionaux ; ou du moins cette naturalisation ne pourra avoir lieu que successivement, et lorsque l’arachide se sera accoutumée aux intempéries des climats rigoureux sous lesquels on cherchera à l’introduire. La culture que nous avons faite de cette plante, aux environs de Paris, ainsi que les essais tentés par plusieurs cultivateurs, nous démontrent qu’elle ne peut être cultivée en plein air, sous un climat où la chaleur de l’été n’a pas un plus grand degré d’intensité qu’aux environs de Paris. Les succès qu’on a obtenus, dans le département des Landes, doivent faire présumer qu’elle réussira dans presque tous les départemens situes en deçà de la Loire, sur-tout dans les localités expo-