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de poignet qui en imprimant un mouvement brusque à l’arbret, ne manque guères d’en empêtrer plusieurs dans la glu dont les petites branches sont enduites, et il ne quitte son poste que quand les oiseaux cessent de répondre à son appel. (S.)


ARÉOMÈTRE, (Physique.) Il est reconnu maintenant que l’aréomètre indiqué par Rozier comme le meilleur n’est point exact ; ses degrés ne répondent pas à des différences égales de densité. L’aréomètre dont tous les physiciens se servent aujourd’hui est celui que l’on nomme balance de Nicholson, du nom de son inventeur. L’usage en est très-sûr et très-commode.

Il est fondé sur ce principe : lorsqu’un corps plongé dans un liquide y surnage en partie, le poids du liquide déplacé est exactement égal au poids du corps.

D’après cela, si l’on a un instrument dont on commisse le poids, qu’on le plonge successivement dans deux liquides différens, en ajoutant à chaque fois les poids nécessaires pour le faire enfoncer jusqu’au même point, les volumes de liquide déplacés seront égaux, leurs poids seront connus ; en les divisant l’un par l’autre, on aura le rapport de leur densité, ou de leurs pesanteurs spécifiques.

Tel est, en effet, le but de la balance de Nicholson ; elle consiste dans un tube de fer-blanc surmonté d’une tige faite avec un fil de laiton, et qui porte à son extrémité une petite cuvette A. (Pl. V, fig 1.) Cette tige est marquée vers son milieu d’un trait fait avec la lime, et ce trait marque la profondeur à laquelle l’instrument s’enfonce dans l’eau distillée ; à la partie inférieure est attaché un cône renversé, lesté avec du plomb ; le poids de l’instrument doit être tel, qu’il surnage quand on le plonge dans les différens liquides dont on veut déterminer la pesanteur. La petite tige qui porte la cuvette est mobile, pour qu’on puisse l’élever et l’abaisser.

Quand on veut se servir de cet instrument, on le plonge dans le liquide que l’on veut peser, et on met des poids dans la cuvette supérieure, de manière qu’il s’enfonce jusqu’au trait T. Or, l’instrument est construit, de manière qu’il s’enfonceroit jusqu’au même point dans l’eau distillée, en vertu de son propre poids. On a donc ainsi les poids de deux volumes égaux d’eau distillée et du liquide soumis à l’expérience. Divisant le second poids par le premier, le quotient est la pesanteur spécifique du liquide. On peut même, au moyen de cet instrument, prendre la pesanteur absolue et la pesanteur spécifique des corps solides. Pour cela, il faut mettre sur la cuvette A P une autre cuvette E un peu plus grande. Voici maintenant le procédé que j’extrais de la Physique de Haüy.

On commence par placer dans la cuvette supérieure les poids nécessaires pour que le trait T, marqué sur la tige, descende à fleur d’eau ; c’est ce que l’on appelle affleurer l’aréomètre ; et la quantité de poids ajouté se nomme la charge de l’aréomètre ; on ôte cette charge que l’on met de côté, on met dans la même cuvette le corps destiné pour l’expérience, et que nous supposons plus dense que l’eau. On ajoute à côté les poids nécessaires pour produire l’affleurement ; on retranche cette seconde charge de la première ; le reste est le poids du corps dans l’air. Voilà la première partie de l’opération. Exemple :

Charge de l’aréomètre 20 grains
Seconde charge. Poids ajoutés quand le corps étoit dans la cuvette 15
Différence au poids du corps dans l’air 4 grains

Cela fait, on enlève l’aréomètre, et on