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ôte les poids dont il est chargé ; on met le corps dans la cuvette inférieure ; on replonge l’instrument, et on ajoute les poids nécessaires pour produire l’affleurement. Cette nouvelle charge est retranchée de la seconde ; la différence est la perte que le corps a faite de son poids dans l’eau. Exemple :

Seconde charge 16 grains
Troisième charge, quand le corps est dans l’eau 18
Différence ou perte du corps dans l’eau 2 grains

C’est aussi le poids du volume d’eau déplacée. En divisant par cette quantité le poids du corps, on aura sa pesanteur spécifique, qui sera égale à 2, dans l’exemple que nous avons choisi ; on voit qu’un pareil corps pèseroit deux fois plus que l’eau distillée, à volume égal.

Si l’on vouloit peser ainsi une substance plus légère que l’eau, il faudroit, en la mettant dans le bassin inférieur, l’attacher d’une manière fixe : dans ce cas, le corps qui sert d’attache est censé faire partie de l’aréomètre. Nous avons supposé que la substance que l’on veut peser n’est pas de nature à s’imbiber d’eau ; autrement, il faudroit avoir égard à celle dont elle se chargeroit. (Pour cela, voy. la Physique de Haüy, Tome 1, Page 49.) I. B.


ARRACHIS. (plant En) Ce mot, en jardinage et en terme de pépiniériste, exprime la manière d’être d’un plant nouvellement levé de terre, ou, ce qui revient au même, la manière dont il a été déplanté. Ainsi, l’on dit, du plant en motte, du plant en pot et du plant en arrachis.

Le plant en motte est celui qu’on enlève avec la terre qui accompagne les racines, et forme une motte autour d’elles. Celui-ci ne souffre que très-peu de la transplantation ; il n’a besoin que d’être arrosé trois ou quatre fois, et d’être ombragé du soleil, pendant quelques jours, pour reprendre et prospérer, comme s’il n’eût pas changé de place.

Le plant en pot est celui qui, semé dans des vases de terre, est arrivé à la hauteur requise pour être repiqué ou transplanté avec succès. Celui-ci exige plus de soin pour assurer sa reprise. Il est à propos de choisir un temps chaud et couvert, de l’arroser fréquemment pendant les premiers jours de sa plantation, de l’abriter des rayons du soleil jusqu’à ce que de jeunes pousses vigoureuses annoncent que son chevelu s’est étendu dans la terre ; s’il appartient à des plantes originaires de climats plus chauds que celui dans lequel on le cultive, il convient d’aider sa végétation par une douce chaleur humide, telle que celle que procure une couche de fumier, recouverte de cloches ou de châssis ombragés.

Le plant en arrachis, au contraire, est celui qui a été levé sans terre, et dont les racines sont à nu.

Lorsque le plant qu’on veut lever en arrachis est en pleine terre, on se sert d’une houlette, d’une bêche, ou mieux encore d’une fourche. Il faut, autant qu’il est possible, si les plants sont en végétation, choisir un temps chaud et couvert, et prendre un moment où la terre soit friable, parce que, si elle étoit trop humide et trop compacte, on risqueroit de rompre une partie des racines.

D’ailleurs, l’opération est très-simple : on prend d’une main une poignée de jeunes plants que l’on serre plus ou moins fortement, en raison de leur délicatesse ; et de l’autre, on soulève avec la houlette, la bêche ou la fourche, la portion de terre sur laquelle ils se trouvent. Lorsque la terre qui environne les racines est bien divisée, on enlève le jeune plant, sur lequel il faut toujours