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sera nécessaire ensuite, pour tirer parti de ces plants, de leur donner, la première année, des binages multipliés, pour détruire les mauvaises herbes, et rendre la terre perméable à l’eau, à l’air et aux gaz atmosphériques.

Si c’étoit une plantation de bois mous, tels que de peupliers, de saules, d’aulnes et autres bois de cette nature, on pourroit être moins sévère sur le choix des individus. Comme ils reprennent très-aisément de boutures et de plançons, il n’est pas nécessaire que leurs racines soient en aussi bon état que celles des bois durs ; il suffit qu’ils aient les tiges droites disposées à former des arbres d’une belle venue. Mais, dans tous les cas, il vaut beaucoup mieux, se servir de sujets tirés de pépinières, dont le terrain soit d’une nature inférieure à celui dans lequel on les plante, que d’employer des plants en arrachis pris dans les bois. Les premiers sont d’une réussite plus certaine, d’une plus belle venue, donnent toujours des jouissances pl us promptes, et des produits plus considérables, (Thouin.)


ARRÊT, (Économie rurale et vétérinaire,) terme de manège qui exprime l’action de mettre fin à l’allure d’un cheval. L’arrêt est d’autant plus difficile à obtenir, que l’allure, dans laquelle il est lancé, est plus précipitée ; cependant l’arrêt s’exécute sans peine, lorsque le cheval est abandonné à lui-même, ou lorsqu’on rallentit son allure par des temps successifs qui peuvent même être assez rapides. L’arrêt est une des actions les plus pénibles pour le cheval, et il exige beaucoup de tact de la part du cavalier.

L’arrêt brusque, ou le passage d’une action véhémente au repos le plus absolu, détériore les barres, les jarrets et les reins du cheval ; s’il est exécuté avec peine, il tend le nez, et n’a ni grâce, ni harmonie.

Il en est différemment, lorsqu’on détermine l’arrêt avec méthode ; on le prépare par un premier temps ou par un temps d’avertissement, qui consiste à charger un peu le derrière en s’enfonçant dans la selle, et en marquant sur les barres une très-légère pression au moment où le cheval s’enlève. On clôt l’arrêt, dans le deuxième temps, par une autre pression, toujours légère, mais ferme ; ainsi toutes les puissances qui exécutent la détente, et qui se lancent en avant, se trouvent modérées par le premier temps. L’oscillation du devant sur le derrière commence, et elle arrête ainsi complètement la progression dans le second temps.

L’animal est ensuite ce qu’on appelle placé : l’harmonie qui a existé dans les derniers temps du mouvement fait que le repos commence sans contrainte et avec grâce ; le cheval est d’aplomb sur ses quatre membres, et est également dispose à reprendre une nouvelle allure, sans déranger son équilibre.

Les jarrets des chevaux de voiture se trouvent pareillement forcés, si on ne les arrête avec les précautions qui viennent d’être indiquées. Plus le fardeau est pondérable, plus la marche est rapide, plus il y a de dangers dans l’arrêt non préparé.

Nous avons cru devoir traiter de l’arrêt, non comme article de manège, ce n’est pas notre but ; mais comme action dont le mode intéresse beaucoup la conservation des chevaux. (Ch. et Fr.)

Arrêt, (Chasse,) immobilité subite du chien couchant ou de plaine, lorsqu’il apperçoit ou sent de très-près le gibier, qui, de son côté, ne bouge pas, et tient les yeux fixés sur lui. Dans l’arrêt, le chien soulève une patte de devant, et sa queue roidie est sans mouvement, au lieu qu’il l’agite vivement avant l’arrêt, quand il rencontre, c’est-à-dire quand