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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/258

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il commence à sentir le gibier. Une des principales qualités d’un chien couchant est d’arrêter ferme, afin de donner au chasseur le temps d’approcher et de tirer le gibier tout à son aise. Quelquefois le chien pointe ou marque un faux arrêt, devant une alouette, par exemple, ou lorsqu’il trouve un endroit récemment abandonné par les animaux sauvages ; mais alors son repos est court, et il se remet bientôt eu quête. Voyez l’article de la Chasse. (S.)


ARRHES, ARRHER, (Addition à cet article.) Il ne se fait guères, surtout à la campagne, de vente ni de marché de toute espèce, que ne précède la remise de quelque valeur en forme d’(arrhes. L’on ne doit donc pas ignorer la législation que le Code civil, décrété en l’an 12, a consacrée sur cette matière. Le paragraphe 9 du 1er. chap. du tit. 6, porte ce qui suit : « Si la promesse de vente a été faite avec des arrhes, chacun des contractans est maître de s’en départir ; celui qui les a données, en les perdant, et celui qui les a reçues, en restituant le double. » (S.)


ARROSEMENT ; (Agriculture pratique et Jardinage.) On arrose de plusieurs manières, à différentes époques de l’année, et à différentes heures du jour, suivant les climats, les localités, les saisons, et les natures de cultures. Ces diverses modifications, qui seront suivies d’observations sur les diférentes propriétés des eaux, feront le sujet de cet article.

Pratique des divers modes d’arrosemens. — Des arrosemens par eau courante. Les arrosemens par submersion ou par irrigation se font au moyen de canaux ou rigoles supérieurs au terrain qu’on veut arroser, et desquels on veut tirer les eaux qu’on fait venir quelquefois d’une grande distance ; la construction des canaux qui les charrient, les petites écluses qu’elles exigent souvent, le ménagement des pentes, les rigoles, les vannes, les conduits de décharge qu’elles nécessitent, sont des travaux qui appartiennent plus à l’architecture hydraulique, qu’à l’agriculture.

Les terrains destinés à être arrosés par submersion, doivent être nivelés le plus horizontalement possible, et traversés par une ou plusieurs rigoles qui excèdent son niveau. Cette rigole doit être élevée au dessus du terrain, de toute sa profondeur, s’il est possible, et se trouver située à la partie supérieure de la pièce. Quelques vannes placées de distance en distance sur les côtés, servent à l’écoulement des eaux de la rigole dans la pièce de terre, tandis qu’une autre en travers, intercepte le cours des eaux. Lorsqu’on veut arroser la pièce de terre ainsi disposée, on barre le cours des eaux par la vanne qui le traverse, et l’on ouvre au contraire celles qui sont sur le côté de la rigole : bientôt les eaux s’épanchent sur toute la surface de la pièce, et l’imbibent à une grande profondeur.

Cette sorte d’arrosement a lieu pour la culture du riz dans le Piémont, dans le Milanais, et dans plusieurs parties de l’Inde : on l’emploie pour arroser les prairies naturelles, dans une grande partie de l’Europe, et principalement dans le Midi. Dans beaucoup de nos départemens méridionaux, on arrose de cette manière les prairies artificielles, et particulièrement les luzernières : on se sert aussi de ce moyen dans les jardins de ces mêmes contrées, et dans presque tout le midi de l’Europe, pour arroser les carrés de gros légumes, les salades qui sont plantées par planches, et enfin, jusqu’à des plaie-bandes consacrées à la culture des plantes dans les jardins botaniques.

Dans la partie tempérée de la France,