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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/280

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La première espèce est l’astragale à queue de renard, Lam. Dict. n°. 1 ; (astragalus alopecuroides L.) et Tournefort, (astragalus alpinus, procerior alopecuroides. Inst. R. herb.) Cette plante vivace, qui croît sur les montagnes des Alpes, pousse de sa racine ligneuse et profondément enfoncée en terre, des tiges droites, cylindriques, garnies de feuilles depuis la base jusqu’au sommet ; ses tiges s’élèvent à la hauteur d’environ trois pieds, et sont dénuées de rameaux. Les fleurs, de couleur jaunâtre, sont disposées en gros épis courts, placés le long des tiges dans les aisselles des feuilles. Elles paroissent en prairial, et durent jusqu’à la mi-messidor. À ces fleurs succèdent des siliques, qui renferment trois ou quatre semences anguleuses. Toute la plante est couverte d’un duvet lanugineux, blanchâtre ; ses tiges périssent chaque année vers le milieu de l’automne, et elles repoussent au premier printemps de l’année suivante.

La seconde espèce, nommée par Lamarck, dans son Dictionnaire, sous le n". 5, astragale à bourrette, et qui est l’astragalus galegiformis de Linnœus, est désignée par Tournefort, sous le nom d’astragalus orientalis, altissimus, galegœfoliis, angustioribus, flore minimo e viridi flavescente. Corol. Les racines de cette plante vivace sont nombreuses, longues, filandreuses et coriaces ; elles durent plus de trente ans, et forment une touffe considérable. Les tiges qu’elle pousse chaque année du collet des racines s’élèvent de trois à cinq pieds, suivant les localités : elles sont droites, glabres, striées, et garnies de feuilles dans toute leur longueur. Les feuilles sont ailées, avec impaire, composées de vingt-cinq à trente-une folioles, oblongues, échancrées, et légèrement velues. Ses fleurs, disposées en épis, sont petites, pendantes, et d’un blanc jaunâtre. Il leur succède des gousses presque triangulaires, petites et glabres, lesquelles sont remplies de semences jaunâtres.

Cette belle plante a été apportée du Levant, au jardin du Muséum, au commencement du siècle dernier, par Tournefort. Elle s’est multipliée dans cet établissement, d’où ensuite elle a été répandue dans la plupart des jardins de botanique de l’Europe.

La troisième, est l’astragale à feuilles de réglisse, Lam. Dict. n°. 13, (astragalus glycyphyllos L.) Tournefort, astragalus luteus, perennis, procumbens, vulgaris seu sylves tris. Inst. R. herb. Cette espèce se distingue des précédentes et des suivantes, par ses longues racines traçantes, qui s’enfoncent en terre à la profondeur de deux à trois pieds, et s’étendent, de proche en proche, à plusieurs toises de distance de leur souche ; elles sont un peu sucrées ; ses tiges rampantes acquièrent, chaque année, quatre à cinq pieds de longueur ; elles sont garnies de larges feuilles d’un vert fonce, glabres, et accompagnées de grandes stipules. Les fleurs, disposées en petits épis, sont portées sur de longs pédoncules qui sortent des aisselles des feuilles. Elles sont d’un jaune pâle tirant sur le verdâtre. Il leur succède des gousses presque rondes, un peu courbées, et remplies de deux rangs de semences réniformes et jaunâtres.

Cette plante croît abondamment à la campagne, dans les bois taillis, sur les lisières des forêts, et le long des haies, dans le centre et le nord de l’Europe. C’est l’espèce qui a été recommandée le plus spécialement pour la composition es prairies artificielles. La quatrième, est l’astragale en faucille, Lam. Dict. n°. 4 ; c’est l’astragalus uliginosus, Sibiricus, perennis de Demidow ; elle a été inconnue à Tournefort et à Linnœus. Les racines de cette