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espèce sont vivaces, longues, coriaces, et s’enfoncent en terre à deux pieds et demi de profondeur environ. Ses tiges sont droites, hautes de plus de deux pieds, presque glabres, et divisées en quelques rameaux dans leur partie supérieure. Les feuilles, assez nombreuses, mais déliées, sont composées de quatorze à dix-huit paires de folioles avec une impaire qui les termine. Elles sont d’un vert plus foncé en dessus qu’en dessous, longues et étroites. Les fleurs viennent sur de longs épis à l’extrémité des tiges et des rameaux ; elles sont d’un blanc jaunâtre, et très-rapprochées les unes des autres. Il leur succède des gousses glabres, pendantes, comprimées sur les côtés et courbées en faucille.

Cette plante croît dans les marais de Sibérie ; elle a été envoyée au jardin du Muséum de Paris, en 1785, par feu M. Demidow, de Moscou, son utile correspondant. Ses graines, depuis cinq ans, ont fait partie de la distribution annuelle du Muséum, et ont été envoyées à un grand nombre de cultivateurs de la France et des autres parties de l’Europe.

La cinquième espèce, est l’astragale à fruit rond, Lam. Dict. n°. 11, (astragalus cicer L.) C’est l’astragalus luteus, perenis, siliqua gemella, rotunda, vesicam referente de Tournefort. Les racines de cette espèce sont plus traçantes que pivotantes ; elles ne s’enfoncent en terre que d’environ huit pouces de profondeur, et s’étendent au loin sous la surface du sol. Leur consistance est coriace, et leur durée permanente ; elles poussent chaque année, au premier printemps, des tiges flexibles qui se couchent sur la terre à mesure qu’elles s’allongent, et ne se redressent, par l’extrémité, que d’environ dix-huit pouces ; mais leur longueur totale n’en est pas moins d’à peu près quatre pieds ; ses feuilles sont composées ordinairement de douze paires de folioles d’un vert foncé et un peu velues en dessous. Les fleurs naissent en épis courts dans les aisselles des feuilles ; elles sont jaunâtres, et leur calice est garni de poils bruns. Les fruits sont des gousses vésiculeuses presque rondes, et de la dimension d’un gros pois : elles renferment plusieurs semences dures et arrondies.

Cette plante croît dans le midi de la France, on la trouve aussi dans le département du Bas-Rhin, en Suisse, en Italie, et en Allemagne.

La sixième espèce, est l’astragale esparcette, Lam. Dict. n°. 20, (astragalus onobrychis L.) et de lournefort, l’astragalus purpureis, perennis, spicatus, pannonicus. Inst. R. herb. Cette espèce pousse, de ses racines vivaces et baiseuses, des tiges droites, hautes d’un pied et demi à deux pieds, qui forment des touffes épaisses d’un vert gai ; ses feuilles sont composées de douze paires de folioles lancéolées, chargées d’un poil soyeux, les fleurs sont d’une couleur pourpre bleuâtre, disposées en épis arrondis, portées sur de longs pédoncules qui parlent des aisselles des feuilles. Ces fleurs sont suivies de gousses droites, pointues, pubescentes, qui renferment de petites semences brunes.

Cette belle plante croît dans le département des Bouches-du-Rhône, en Suisse, en Autriche, et en Sibérie.

La septième et dernière espèce, qui nous reste à indiquer, est l’astragale rude, (astragalus asper} de Jaquin. Celle-ci n’a point été connue de Tournefort, ni de Linnæus. Elle pousse, chaque année, de ses racines vivaces, dures, filandreuses, et qui s’enfoncent en terre à la profondeur de vingt à vingt-cinq pouces, des tiges hautes d’environ deux pieds. Ces tiges sont droites, cylindriques, et creuses par le bas, cannelées par le haut et rameuses dans cette partie ; elles sont formées de dix à quinze paires de folioles, avec impaire, étroi-