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À chaque coupe, on réservera, par arpent, sur les bois de cette quatrième classe, 1°. dix-sept baliveaux de l’âge ; 2°. huit arbres de deux âges ; 3°. quatre arbres de trois âges ; 4°. un de quatre âges.

Les bois de la cinquième classe seront aménagés, 1°. À soixante-dix ans, si les meilleures essences y dominent en quantité ; 2°. À soixante ans, si elles sont en minorité ; 3°. À cinquante ans, si c’est l’essence du bouleau qui y domine en quantité.

À chaque coupe, on réservera, par arpent, sur les bois de cette classe :

Dans le premier cas, 1°. dix-sept baliveaux de l’âge ; 2°. huit arbres de deux âges ; 3°. deux de trois âges.

Dans le second cas, 1°. dix-sept baliveaux de l’âge ; 2°. huit arbres de deux âges ; 3°. trois de trois âges ; 4°. un de quatre âges.

Et dans le troisième cas, 1°. dix-sept baliveaux de l’âge ; 2°. huit arbres de deux âges ; 3°. quatre de trois âges ; 4°. un de quatre âges.

Les baliveaux et autres réserves des trois premières classes doivent être choisis, autant qu’on le pourra, parmi les chênes de brin les plus beaux, les plus sains et les plus vigoureux ; et, lorsqu’on ne trouve pas de baliveaux de brin, il vaut encore mieux les prendre sur souche que de leur substituer des baliveaux d’essence inférieure en qualité. Il est vrai cependant que les baliveaux de chêne sur souche sont souvent exposés à se gâter ; mais ils se tarent rarement avant un siècle, et, dans cet intervalle, on coupe le même bois plusieurs fois. Ou est donc toujours à même de les remplacer, à la coupe suivante, par des baliveaux de brin. En l’absence du chêne, on choisira les baliveaux en hêtre, ou en frêne, ou en châtaignier, et, à leur défaut, en bouleau, ou en tremble.

Les baliveaux et autres réserves des bois des deux autres classes doivent être choisis avec les mêmes précautions, les trois quarts en chêne, autant qu’on le pourra, et le surplus en frêne, en hêtre, ou en châtaignier. Ces trois dernières espèces d’arbres seront coupées à deux ou trois âges, selon la bonté du terrain dans lequel ils croissent, parce que c’est l’époque de leur maturité dans les terrains de ces deux classes.

Section IV. Exceptions aux aménagemens proposés. Tels devroient être les aménagemens des bois de ces différentes classes, pour en retirer le produit le plus avantageux ; mais, bien que nous ayons cherché à concilier tous les intérêts, dans la fixation de ces différens aménagemens, il peut encore exister telles circonstances, comme des besoins extraordinaires et particuliers à quelques localités, ou des difficultés dans les débouchés, qui présentent aux propriétaires un avantage réel, ou à avancer, ou à retarder les aménagemens. Par exemple, lorsque des bois des premières classes sont meublés en quantité dominante de coudriers, ou de châtaigniers, ou de saules marceaux, ou même de frênes et de chênes, et qu’ils sont placés près de gros vignobles, ou de grands ateliers de fours et fourneaux, localités qui peuvent donner au cerceau, à l’échalas, aux fagots et aux bourrées, une valeur qui excède de beaucoup le prix relatif et local du bois de chauffage, alors l’intérêt du propriétaire lui conseille d’avancer les aménagemens que nous avons fixés pour les bois de ces classes. Il déterminera leur aménagement, savoir, à douze ans, si le coudrier y est l’essence dominante ; et à seize ans, si ce sont les autres essences.

Autre exemple : Si des bois des deux dernières classes, meublés en plus grande partie des essences de la plus grande longévité, étoient placés dans des localités très-éloignées des lieux de grande consommation, et où conséquemment le bois fût à vil prix, alors, quel que soit l’avantage que leur propriétaire en pour-